vendredi 29 janvier 2010

Les Règles du savoir vivre dans une société moderne de Jean-Luc Lagarce dans la mise en scène de François Berreur







Hey, pssssssitttt !
Vous trouverez des ressources pour l'inévitable analyse de spectacle sur www.lagarce.net.
Un extrait vidéo (le début) et beaucoup de photos du spectacle qui peuvent être un bon support mémoriel.
Par exemple, les deux images ci -dessus peuvent être d'une bonne aide pour vous rappeler le trajet accompli par le personnage principal et comment il se marque dans le corps et le jeu de l'actrice, dans son costume et dans la scénographie.
Bon courage !

mercredi 27 janvier 2010

Réécriture Chant IX

Voilà la réécriture du Chant IX (les Cyclopes)
-Morgane, Élodie, Alice, Amanda-

" (L'ingénieux Ulysse alors lui répondit:)
« Nous reprîmes alors la mer avec tristesse,
heureux d'être vivants mais pleurant nos compagnons morts.
Nous atteignîmes un pays de hors-la-loi, les Cyclopes.
Ils habitent le haut des plus hautes montagnes
en des antres profonds.
Lorsque parut la fille du matin, l'aube aux doigts roses,
je réunis mes gens et je leur déclarai:
« Restez ici pour le moment,
Moi avec mon bateau et mes seuls compagnons,
j'irai sonder ces gens, apprendre qui ils sont,
si ce sont des violents et des sauvages sans justice
ou des hommes hospitaliers, craignant les dieux. »
Sue ces mots je montai à bord, et j'invitai mes gens
à monter à leur tour et à larguer l'amarre.
Mais comme nous touchions à cette terre peu lointaine,
au bout du cap, nous vîmes une grotte sur la mer.
Là vivait un géant.
C'était un monstre gigantesque.
Bientôt nous arrivâmes à son antre; il n'était pas
chez lui car il menait ses gras troupeaux dans les pacages.
Il rentra, nous aperçut et nous demanda:
« Qui êtes-vous? D'où venez vous? »
A ces mots, notre cœur éclata,
effrayés par sa voix profonde et sa grande taille.
Néanmoins je luis dis en guise de réponse:
« Nous sommes des Achéens venant de Troie.
Nous voici donc à tes genoux
dans l'espoir que tu nous accueilles et que, de plus,
tu nous fasses un don, selon la coutume des hôtes. »
Je dis. Ce cœur cruel ne me répondit rien
mais, sautant sur mes gens en étendant les bras,
il en pris deux d'un coup, et comme de chiots, sur le sol
les assomma. La cervelle en giclant le sol mouilla le sol.
Découpés membre à membre, il en fit son souper.
Il les mangea sans rien laisser, entrailles, chair et os remplis de moelle.
Puis, lorsque le Cyclope eut bien rempli sa vaste panse de chair humaine,
il s'étendit dans l'antre.
Lorsque parut l'aube divine
il fit sortir ses gras troupeaux,
sans peine déplaçant la grande porte,
puis il la ferma sur nous comme un couvercle
et je restais à chercher ma revanche.
Or voici le projet que mon cœur jugea le plus sage:
Nous aiguisâmes un pieu d'olivier,
ensuite j'ordonnai à mes gens de tirer au sort
celui qui oserait avec moi le soulever
et le tourner dans l'œil quand le doux sommeil le prendrait.
Vers le soir le cyclope revint, ramenant ses brebis laineuses.
Puis, soulevant l'énorme bloc il, il en boucha l'entrée.
Il attrapa deux autres de mes gens pour son repas.
C'est alors que j'approchai pour lui parler,
tenant entre mes mains la jatte de vin noir:
« Tiens Cyclope, bois ça pour arroser ces chairs humaines. »
Il prit la jatte, la vida, le doux nectar
le ravi à tel point qu'il en redemanda:
« Sois gentil, donne m'en encore, et dis moi ton nom,
que je te fasse un cadeau qui te plaise! »
Ainsi dit-il, trois fois je l'en servis, et trois fois l'imprudent le but.
Puis, quand le vin lui eut embrumé les esprits,
je lui soufflai ces mots aussi doux que du miel:
« Je m'appelle Personne , et Personne est le nom
que mes parents et tous mes autres compagnons me donnent. »
A ces mots, il repartit d'un cruel cœur:
« Eh bien, je mangerai Personne le dernier
et les autres d'abord. Voilà le don que je te fais! »
Le sommeil le gagna, de sa gorge du vin jaillit
et des morceaux de chair humaine.
Mes compagnons, s'emparant du pieu d'olivier acéré,
l'enfoncèrent dans l'œil; moi, appuyant par en dessous,
je tournai.
Ainsi, tenant dans l'œil le pieu affûté à la flamme,
nous tournions, et le sang coulait autour du pieu brûlant.
Partout sur la paupière et le sourcil grillait l'ardeur
de la prunelle en feu; et ses racines grésillaient.
Il poussa un rugissement, la roche en retentit,
nous nous enfuîmes apeurés; alors, il arracha
le pieu qu'un sang nombreux salissait de son œil.
En entendant ses cris, les Cyclopes habitant les grottes des alentours
accoururent de partout et, demeurés dehors, lui demandèrent se ennuis:
« Quel mal t'accable Polyphème, pour que tu cries ainsi
dans la céleste nuit, et nous empêche de dormir?
Serait-ce qu'on te tue par la ruse ou la force? »
Du fond de l'antre, le grand Polyphème répondit:
« Par la ruse, et non par la force, amis! Mais qui me tue? Personne! »
En réponse, on lui dit ces paroles:
« Si tu est seul et si nul ne te fait violence,
contre la maladie qui vient de Zeus, on ne peut rien. »
Ils s'éloignèrent sur ces mots, et mon âme riait
de les voir abuser par mon nom et par ma personne.
Le Cyclope geignant et torturé de douleur,
Vint enlever en tâtonnant le bloc d'entrée.
Sans bruit, je liai mes hommes sous des béliers d'épaisse toison.
Les bêtes aussitôt bondirent vers le pâturage.
Embarqués promptement
mes compagnons frappèrent de leur rame la mer grise.
Mais, quand on se trouva à la portée d'un cri,
je lançai ce discours moqueur à Polyphème:
« Cyclope, si jamais quelque mortel
t'interroge sur ta cécité,
dis-lui que tu la dois à Ulysse, Fléau des villes,
fils de Laërte et noble citoyen d'Ithaque! »
A ces mots, il me répondit en gémissant:
« Hélas! Voilà les vieilles prédictions réalisées!
Il y avait ici un noble et grand devin.
C'est lui qui me prédit que des mains d'Ulysse je perdrait la vue...
Mais moi je m'attendais à voir venir ici
un grand et beau guerrier, doué d'une extrême vigueur:
et c'est un petit homme, un lâche, un rien du tout
qui vient me crever l'œil en me noyant de vin!
Mais viens un peu, ami, que je te fasse mon cadeau!
Je demanderai ton retour au Maître de la terre, il est mon père. »
A ces mots, il pria le seigneur Poseidon.
« Écoute Poseidon , Maître des terres!
Si je suis vraiment ton fils, toi qui prétend m'avoir fait
empêche de rentrer chez lui cet Ulysse, Fléau des villes!
Mais, si son sort est de revoir les siens,
de revenir dans sa belle demeure et sur le sol de son pays,
que ce soit après bien de maux, tous ses compagnons morts,
pour trouver chez lui d'autres peines! »
Telle fut sa prière, et le dieu sombre l'exauça. "

Si vous en pensez quelque chose, dites-le! :)

dimanche 24 janvier 2010

SCENOGRAPHIE ROMEO ET JULIETTE : deux exemples en prolongement de vos travaux

Opéra Roméo et Juliette de Gounod d'après Shakespeare. Mise en scène et scénographie Nicolas JOEL. Toulouse, 2002


* Le plein air laisse planer au-dessus de l'action dramatique sur le plateau la présence du cosmos (la nuit, les étoiles.. qui jouent un rôle si essentiel dans la tragédie des "star crossed lovers".

* La façade du Capitole donne à la mise en scène un aspect monumental conforme à la fois au chef d'oeuvre universel mis en scène et à la tragédie du pouvoir qu'est aussi Roméo et Juliette

* Le plateau est en dévers : les éléments du décor sont penchés de façon irrégulière. Ils donnent l'impression d'être sur le point de s'écrouler. Romeo et Juliette raconte l'histoire d'un monde sur le point de disparaître au profit d'un autre, d'un basculement dont les deux amants sont à la fois les agents et les victimes.


Romeo et Juliette de Shakespeare, Mise en scène de Pauline Bureau, Théâtre de la Tempête, Vincennes, 2007

* La superposition des étages fait directement référence à la scène du théâtre élisabéthain : P Bureau s'inscrit dans un héritage

* Mais le décor tire la pièce vers le contemporain : la chambre de Juliette est une chambre d'adolescente d'aujourd'hui.

* Ainsi deux espaces cohabitent mais s'opposent : la sphère intime de Juliette, la jeune fille vivante, délurée (la fenêtre : sas d'intrusion pour Roméo ?) et la sphère à la fois publique et sophistiquée de la mère, qui se confond en maîtresse femme et véritable dame de maison avec sa tapisserie.

* L'espace de la tragédie, c'est celui de la famille : le cosmos est absent (le décor se découpe sur fond noir) comme le monumental.









Piqûre de rappel

DON't FORGET
Nous allons voir
Les Règles du savoir-vivre
de Jean Luc Lagarce (auteur contemporain décisif au programme de Terminale cette année encore)
mise en scène de François Berreur
au théâtre de Sartrouville
jeudi 28 janvier prochain à 19h30
RDV car 18h45 Retour prévu 22h15
Et vous savez quoi ?
On va rire !
(pour une fois...)

mardi 19 janvier 2010

Maquettes : des propositions scénographiques pour Roméo et Juliette

Petite exposition virtuelle dans le sillage de la proposition de Romane : les photos prises par Cynthia pendant la présentation des travaux.
Maquette de Jane, Valentine, Laurine et Natali

Maquette d'Amanda, Alice et Morgane



2 vues de la maquette de Marine, Agnès et Clémence

Maquette Elodie et Camille

2 vues maquette Margot et Anastasia


Maquette Assia






Maquette Cynthia
(pardon Cynthia d'avoir zappé ta maquette dans le post précédent)










lundi 18 janvier 2010

Maquette Romane.


Même si la présentation se fera lundi prochain... Voici un petit extrait de mes "choix dramaturgiques" :
Le balcon : caché derrière un voile blanc, Juliette apparaîtra de derrière le fond de scène, par un couloir. Elle sera éclairée de rouge. Il y a une échelle qui sera apportée au cours de la représentation pour que Roméo puisse rejoindre Juliette dans sa chambre. Sa chambre n'est pas représentée...
La salle de réception : pas de lieu propre, les décorations dorées qui ornent le tour du plateau représentent les "limites" de ce qui pourrait être une salle de réception. Cet espace pourra aussi servir pour les rues de Verone.
Le caveau : il est représenté sous cette espèce de "grotte" en papier craquelé, il y a la croix blanchâtre pour rappeler le côté chrétien.
Ce promontoire servira aussi aux duels entre Roméo et les autres personnages puisqu'il y a un rapport de hauteur : Roméo pourra se trouver en haut, puis son adversaire sera en bas, en position de faiblesse. C'est aussi le lieu ou pourra grimper Roméo pour parler à Juliette.
Sous le promontoire il y a un espace vide où pourra se retrouver Roméo lorsqu'il sera exilé dans les Rues de Mantou, ainsi, il sera présent sur scène, son exil aurait pu être hors champ mais il me semble plus intéressant qu'il soit à vue, puisqu'il reste présent dans les discours de chaque personnage.
Le fond rouge et noir annonce la couleur : Roméo et Juliette, c'est l'amour, la passion, l'interdit. Les larges bandes de tissus sur les bords de scène représentent aussi cet amour, cette passion, ce côté doux et passionné.
Le rapport des spectateurs à la scène est frontal, classique.

Voilà. A lundi pour le Live.

LE SYNOPSIS COMPLET DU TRAVAIL DE CREATION

Pour relancer un blog moribond depuis les congés de Noël, rien de mieux qu'un scoop !
Voici donc le synopsis complet de notre travail d'adaptation de l'Odyssée d'Homère en avant première.
Demain, vous en aurez copie papier.
Lisez, rêvez, imaginez pour pouvoir proposer.


Prologue – Les Dieux – Une mission sacrée (chants I et II)

Dans le hall du Lycée

Les spectateurs sont accueillis par les compagnons d’Ulysse, des marins.

Voix off : les dieux profitent de l’absence de Poséidon pour délibérer sur le sort d’Ulysse et décident son retour. Surgit Télémaque, qu’Athéna enjoint de retrouver son père.

Télémaque s’adresse à la foule des prétendants pour les avertir de son départ et les menacer.

Il part : déambulation

Episode 1 – Chez Calypso – Des adieux déchirants (chant V)

Dans une salle du Lycée : la grotte de Calypso.

Calypso tâche de retenir Ulysse, qui reste inébranlable : il rompt, et part.

Déambulation.

Episode 2 – Chez Nausicaa – Coup de foudre en Phéacie (chant VI)

Dans une autre salle : les rivages de Phéacie

Nausicaa et ses suivantes sont sur la plage et étendent du linge.

Surgit hors champ Ulysse, nu et défiguré par la saumure.

On prend un spectateur par la main, on l’élit Ulysse : on le conduit derrière des voiles, on le lave, on le vêt.

On le conduit jusqu’à la cour d’Alcinoos

Episode 3 – Chez Alcinoos – Un banquet de roi (chant VII et VIII)

Dans la salle polyvalente

Ulysse/spectateur et les autres spectateurs à sa suite sont conduits jusqu’aux pieds d’Alcinoos et Arété, souverains de Phéacie.

On les nourrit, on les sustente.

La reine invite Ulysse à se présenter, c’est-à-dire à chanter son histoire.

Episode 4 enchâssé – Chez Polyphème (chant IX)

Dans la salle polyvalente : une table/un écran

On raconte et on projette le combat d’Ulysse et du cyclope

Episode 5 enchâssé – Sur la mer déchaînée (chant X)

Une tempête s’abat sur Ulysse, ses compagnons, et sur la salle polyvalente.

Episode 6 enchâssé – Sirènes (chant X)

Les Sirènes traversent l’espace de leur enchantement.

Episode 7 enchâssé – Chez les Cimmériens (chant XI)

Ulysse et ses compagnons vont jusqu’aux Enfers entendre la prophétie de Tirésias. Voyage dans une nuit fantastique : le spectateur plongé dans le noir entend Ulysse convoquer les spectres d’Achille, de sa mère et de Tirésias

Episode 3 (fin) – Chez Alcinoos – Un banquet de roi (chant XIII)

Dans la salle polyvalente

Touchés par le récit d’Ulysse, Alcinoos accepte sa requête : il sera conduit jusqu’aux rivages d’Ithaque par les Phéaciens.

Déambulation.

Episode 8 – Rivages d’Ithaque – Une rencontre intrigante (chant XIII)

Sur le chemin, les spectateurs croisent un mendiant crasseux et dépenaillé, qui quête parmi eux, avant de les inviter à le suivre : c’est Ulysse déguisé (on le comprend en entendant la voix off d’Athéna)

Déambulation : Ulysse mendiant conduit les spectateurs jusqu’aux prétendants.

Episode 9 – Salle de banquet à Ithaque – Le massacre des prétendants (chant XXII)

Dans l’amphithéâtre

Par la vitre obstruée, les spectateurs devinent et entendent le massacre des prétendants : hurlements, giclements de sang, supplications et vociférations d’Ulysse.

Les portes s’ouvrent : l’amphithéâtre et ses marches sont jonchés de cadavres, parmi lesquels les spectateurs s’installent.

Ulysse maculé de sang trône au-dessus des cadavres.

Au centre, un récitant raconte la scène.

Episode 10 - Salle de banquet à Ithaque – Happy end (chant XXIV)

Dans l’amphithéâtre

Ulysse, ensanglanté, et Pénélope se retrouvent dans un finale de comédie musicale à la Jacques Demy : les cadavres se relèvent en marins, qui dansent et chantent pour accompagner le couple vedette.