vendredi 15 octobre 2010

L'Art Brut et ses créatures : un écho au monde novarinien



















Oeuvres : Paul AMAR La Planète des singes, 2000. coquillages peints, 137 x 70 x 22 cm,
CARLO sans titre, 1964 gouache sur papier, 70 x 50 cm Paul DUHEM sans titre, 1999 huile et crayons de couleur sur papier, 40.5 x 28.8 cm Auguste FORESSTIER sans titre, entre 1935 et 1949.assemblage de pièces de bois sculpté et de divers matériaux, Johann HAUSER Königin Elisabeth, vers 1969.crayons de couleur sur papier, 40 x 30 cm Pascal-Désir MAISONNEUVE Tête cornue, entre 1927 et 1928.assemblage de coquillages divers, haut.: 47.5 cm André ROBILLARD sans titre, 1964.assemblage de bois et de matériaux de récupération divers, long.: 118 cm.

Le terme "Art Brut" a été inventé par le peintre Jean Dubuffet dans les années 1940 pour désigner les productions graphiques et plastiques de créateurs sans formation académique qui pratiquent leur art sans souci de la postérité, ni même de publicité, et hors de tout réseau marchand ou muséal. Ce sont souvent des marginaux, des aliénés.
Ce qui fascine Dubuffet, qui rassemble une gigantesque collection aujourd'hui déposée à Lausanne, c'est d'une part la puissance et la liberté sauvage d'expression de la plupart de ses oeuvres, débarrassées des pratiques reçues et du souci de plaire, d'autre part l'inventivité des moyens et des manières (matériaux divers de récupération, supports de tout genre, collages, montages, assemblages, etc.) et enfin, la capacité démiurgique à créer des mondes autonomes, formidablement cohérents (pour ne pas dire obsessionnels).
Sur tous ces points, le théâtre de Novarina me paraît entrer en écho avec cette création hors-norme, même s'il est très loin de correspondre à la définition d'un artiste autodidacte et non instruit.
Lui-même est plasticien et il a d'ailleurs entretenu une correspondance avec Dubuffet.
D'abord, c'est comme si Novarina commençait pour écrire du théâtre par se priver de tout ce qui faisait jusqu'à lui théâtre : intrigue, personnages, thèmes, dialogues cohérents et suivis, etc. pour repartir de zéro, de rien, et réinventer un nouveau langage et une nouvelle manière de faire du théâtre, libre, sauvage, élémentaire.
Ensuite, le monde et le langage "novariniens", bien qu'étranges et d'abord privés de sens commun, donnent malgré tout une grande impression de cohérence, d'unité, d'autonomie ou d'autarcie : il est peuplé de figures (ou de "créatures") inédites, imaginaires mais qui forment un tout, comme un grand organisme ou une petite société.
Moi, j'ai l'impression de reconnaître dans certaines figures proposées par les artistes bruts ci-dessus certaines figures de L'Acte inconnu.
Et vous ?
Pour les gourmands, adresses du
site de la Collection de l'Art Brut à Lausanne (Suisse) : www.artbrut.ch
site de la collection d'art brut du musée de Villeneuve d'Ascq :www.musee-lam.fr

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