jeudi 20 janvier 2011

Journal de Bord du 20 Janvier 2011

Durant la première heure de cette 16ème séance, nous avons échangés nos avis sur la dernière pièce de théâtre auquel nous avons assistés la veille : Ithaque. Nous avons pu constater que le chœur était plus un dispositif de choral plutôt qu’un chœur classique mais aussi que les trois femmes qui le représentait travaillaient plus sur l’unité. Plusieurs d’entres nous ont appréciés les partis pris du metteur en scène comme par exemple sa modernité ou son côté épuré et froid contrairement à d’autres, comme moi , qui n’ont pas apprécié la comédienne qui jouait Pénélope, à cause de son accent ou de sa façon d’aborder le personnage, par exemple. Ce moment était assez intéressant dans le sens où j’ai remarqué que ce spectacle avait provoqué de nombreuses réactions au sein du groupe, ce qui apportait un véritable moment de discussion entre nous. Puis, nous avons abordé les idées que nous avions eu au cours de la semaine et grâce à la représentation que nous avions vu, afin d’enrichir notre travail sur Agamemnon, en phase de « construction ». En effet, pour représenter Clytemnestre, l’une d’entre nous, a eu l’idée, tout en respectant nos propres parti-pris, à savoir : la mise à vue et la peinture, élément essentiel dans notre projet, de mettre en avant le personnage en lui faisant une tâche de peinture sur le visage, cette tâche représenterait une partie du corps. J’ai trouvé que c’était une idée intéressante car cela pourrait clairement démarquer Clytemnestre des autres protagonistes d’Agamemnon tout en lui donnant une importance et une signification particulière. De plus, Jane nous a exposé une de ces idées concernant le costume de Cassandre et Clytemnestre qui m’a beaucoup plu : Toutes les représenter par une longue robe rouge ou noir. C’est, à l’origine, une idée qui m’était venu à l’esprit, parce qu’en lisant l’œuvre, je m’étais toujours clairement imaginé ces deux femmes habillées par de longues robes aux couleurs représentatives de leur fonctions dans l’histoire. De longues robes pour mettre en avant leur féminité et pour se fondre dans le contexte historique du récit. Ensuite, nous avons parlé de certaines pistes de maquillage, notamment pour Cassandre, Assia nous a fait part de son idée de « peinturlurer » outrageusement les yeux de Cassandre pour mettre en valeur son statut de prophétesse. Le maquillage doit être en quelque sorte le pilier central de notre projet. La peinture doit nous habiller. En résumé, nous devons laisser parler notre imaginaire pour mieux donner naissance à un projet des plus excitants. J’ai beaucoup apprécié les idées donner par chacune et je pense sincèrement que le résultat de notre travail sera remarquable, tant par les recherches faites à partir de la peinture que par les éléments apportés pour les costumes.


Camille



Pendant les deux dernières heures, nous avons travaillé sur Agamemnon. Tout d’abord, Laurine et Valentine ont travaillé sur leur rôle de l’Emissaire. Elles ont fait une belle entrée, elles apportaient beaucoup d’émotion et la ponctuation ainsi que les silences étaient parfaitement respectés. Le fait qu’elles soient côte à côte les renforçait. Plusieurs idées ont été suggérées au niveau de la scénographie. En effet, dans leurs personnages, on recherche l’unité et on veut accentuer le côté siamois. Pour cela, quelques idées ont été proposées comme celle d’être dos à dos pour pouvoir avoir une bouche avec deux corps. Cela permet d’insister sur le fait que ces deux corps ont tous les deux la même pensée. Pour Cassandre, les filles s’étaient regroupées en une boule humaine pour insister sur l’unité et l’étrangeté du personnage de Cassandre. De plus, la boule humaine respirait et rappelait la transe et la folie de Cassandre. Cette proposition était intéressante, cependant les cheveux devant les yeux est un élément à supprimer. Morgane nous a fait une très belle prestation. En effet, elle vivait complètement son texte et nous avions vraiment l’impression d’avoir Cassandre en face de nous. Son corps semblait être transcendé, comme si elle avait des visions et parfois elle poussait des petits hurlements. La folie de Cassandre et son côté prophétesse était omniprésent lors de sa prestation. Puis, nous avons vu Clytemnestre après la mort d’Agamemnon et de Cassandre. Les deux corps étaient entassés sur une table avec une nappe rouge. Cette nappe rouge rappelait à la fois le meurtre, le sang et la rage de Clytemnestre ce qui était intéressant. Cependant, le mieux serait de faire apparaitre qu’une partie du corps. Ensuite, les filles jouant Clytemnestre étaient regroupées derrière la table, les mains sur les corps. Cela montrait leur fierté et leur assurance vis-à-vis de ce meurtre.


Anastasia


Ayant joué dans cet épisode, je peux dire que j’ai été quelque peu submergée par l’émotion en récitant le texte qui m’avait été attribué. Les mots étaient si forts et si poignants qu’ils m’ont pris aux tripes, je vivais les paroles de Clytemnestre, je ressentais sa haine et son chagrin, sa fierté et sa vengeance. C’était la toute première fois que j’interprétais le personnage de Clytemnestre sur le plateau et j’ai été moi-même surprise d’avoir tout de suite été en quelque sorte « envoûtée » par mon texte.


Camille



Enfin, nous allons terminer sur l’épisode de Clytemnestre au retour d’Agamemnon, dont je faisait partie : Nous sommes entrées chacune par une partie de rideau pour montrer les différentes Clytemnestre et pour insister sur son assurance. Puis chacune a dit son texte d’une façon claire, avec des gestes et en respectant à la fois la ponctuation et la respiration. Le chœur était en arc de cercle devant nous laissant une ouverture au milieu. Au début, nous nous adressions au chœur d’une façon soutenue et parfois violente. Puis, au moment où Charlène s’est adressée à Agamemnon (« descends de ce char »), nous sommes sortis de l’arc de cercle (le chœur), pour nous adresser directement à Agamemnon. Le changement de facette de Clytemnestre s’est tous de suite fait. Elle était douce et séduisante. Enfin, le chœur a détaché nos jupes rouges et les ont étalées pour faire le chemin conduisant Agamemnon au palais (rouge = rappelle son sort, c'est-à-dire la mort).



Par rapport à la semaine dernière, j’ai enfin trouvé ma place dans le texte. En effet, au début j’ai eu beaucoup de mal à cerner les paroles de Clytemnestre. De plus, je n’arrivais pas à réciter mon texte avec la ponctuation et la respiration. Lors de cette séance, j’ai pris beaucoup d’assurance et je me suis imprégner du texte. Je le disais d’une manière simple et directe. J’étais comme posséder par le personnage de Clytemnestre et sa pensée était ma pensée. Je ressentais sa haine et la vengeance qu’elle voulait accomplir. C’était une impression surprenante mais rassurante car j’ai compris la difficulté première de ce travail. Cependant, je dois soutenir mon regard vis-à-vis du spectateur. Pour réussir cette difficulté que j’ai eu avec le texte à la séance précédente, j’ai beaucoup travaillé l’articulation. De plus, j’ai relus, mastiqué et récité mon texte avec la ponctuation et en respirant. Dés que je ne respirais pas assez, je recommençais. Enfin, pour exécuter le langage en même temps d’interpréter le mouvement et l’avis d’une pensée, il faut cerner la parole du personnage. Pour cela j’ai repris les vers et je les ais interprété (pourquoi dit-elle cela ? qu’est ce que cela veut dire ?...). Lorsqu’on comprend l’enjeu de ses paroles et sa pensée, nous pouvons enfin faire place à notre propre interprétation de Clytemnestre.


Anastasia.





2 commentaires:

  1. Pour ma par, le rôle de Cassandre, correspond avec ce que je découvre depuis le début de l'année quand je parlais de langage personnelle unique, de respiration, de bestialité.
    C'était notre première apparition en tant que Cassandre et j'ai instinctivement trouvé mes marques au sol, comme si j'étais dans la détresse de Cassandre, dans sa chute avec elle vers le monde des morts, en dessous de celui des vivants. Comme si j'entendais les voix des morts qui l'appelait elle.
    J'ai développé le coté animal un peu, surement aussi viens de la les séquelles des sirènes. Hier j'ai vu les photo que Assia avait prises. Dessus Morgane et moi, nous sommes en couple pour Cassandre mais nous avions les mêmes mouvements, gestes en même temps, sans se concerter alors que nous ne nous voyions pas l'une l'autre.
    C'était étrange. Je sentais qu'on était le même personnage mais pas au même endroit.

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  2. C'est très bien, les filles, de faire ce va-et-vient entre vos deux paroles, ce relais entre récit de la séance et analyse de votre expérience personnelle. Vous dites toutes les deux des choses très justes.

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