jeudi 26 novembre 2009

LE FINALE : un feu d'artifice musical


Quelques mots sur Jacques Demy dans l'optique du projet de finale "comédie musicale".
Demy est l'un des très rares en dehors des américains à avoir abordé avec succès le genre du film musical.
Affichette promotionnelle américaine du film Les Demoiselles de Rochefort
Mais il le fait à sa manière : ses films sont moins des comédies musicales au sens américain (c'est-à-dire des films émaillés de séquences chorégraphiées et chantées) que ce qu'il appelle des films chantés : dans Les Parapluies de Cherbourg (1964), tout fait musique, tous les dialogues sont chantés, toutes les séquences sont sinon dansées du moins chorégraphiées.

C'est moins vrai pour Les Demoiselles de Rochefort (1967), même si la musique et la danse y tiennent une place primordiale.
Evidemment, ce parti pris, c'est à la fois l'étrangeté et la grâce des films de Demy : il y a toujours quelque chose de très singulier voire de d'abord grotesque à voir des scènes quotidiennes et prosaïques chantées (le premier commence dans un garage si mes souvenirs sont bons...). On peut y voir du kitsch et de l'artificiel comme sur l'affiche :
Affiche du film Les Demoiselles de Rochefort
Mais passée la première gêne, il y a un véritable enchantement, quelque chose de très profondément vivant et gracieux, qui va même jusqu'à certaine gravité (le deuxième n'hésite pas à aborder des questions très graves comme la guerre en Algérie). Comme si la danse et le chant relevaient d'une politesse du désespoir et d'une foi affirmée avec force dans la vie malgré tout.
Bref, c'est une expérience à vivre.
Dans le cadre de notre projet, il faut surtout voir les Demoiselles de Rochefort, parce qu'il y a des séquences de danse collective qui mettent en scène des marins et qu'il y a là un esprit à capturer pour tâcher de les réinvestir dans notre happy end /feu d'artifice.
Une des séquences collectives des Demoiselles qui met en scène couples d'amoureux au coeur
d'une foule
Ensuite, rien n'empêche de voir l'un des plus beaux films français des dernières années par un héritier direct de J Demy : Les Chansons d'amour de Christophe Honoré.
Bonnes projections !

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