jeudi 9 décembre 2010

JDB du 9 décembre 2010

Pour cette séance du 9 décembre, il n'y a pas que les couleurs qui se sont mêlées. Les idées et propositions en ont fait de même. Et je pense que pas mal de choses intéressantes en sont ressorties...
En première heure nous avons donc parlé de l'Acte Inconnu, dont le principe est la discontinuité. Tout le long du livre est fait de "renversements". En effet l'image qui me vient en y pensant est celle d'une balance. En plus de déchirer l'espace, il faut l'équilibrer, et pour cela trouver sa place, au bon endroit (s'il y a vraiment un "bon" endroit !). C'est personnellement ce qui me pose problème. Trouver ma place. Ce n'est pas la volonté qui manque, mais plutôt le corps qui se retient, qui me retient ; parce que je ne suis pas à l'aise avec celui ci, c'est comme si il ne faisait parfois plus parti de moi, alors il me bloque. Or dans Novarina, on ne retient pas le corps, au contraire ! Alors voilà la principale difficulté à laquelle je suis confrontée depuis que nous avons commencé à travailler sur l'Acte Inconnu. Je me demande si je suis la seule à avoir ce sentiment, que je ne suis pas assez imposante, et forte pour "déchirer l'espace", seule. Car c'est bien le fait d'être seule face à cette page blanche qui me fait peur. Nous sommes toutes passé par là, j'imagine, et bien sûr il faut se lancer, se jeter à l'eau, ou plutôt à la peinture dans le cas présent... Ce que j'essaye de faire, en étant consciente que je n'y suis pas encore. Mais je compte bien y parvenir, et laisser faire le corps en mettant un peu de côté l'esprit, pour une fois.


Jeudi dernier nous avons donc, pour la première fois, mit un peu de couleur au texte. Et pour cela nous avons bien vite réaliser que le matériel qui fonctionne est la peinture (donc pas de sable, ou encore de la neige!). Chacune les pieds dans sa bassine remplie de peinture, nous avons commencé à dessiner avec le corps sur cette page blanche, comme si c'était le premier pas de l'homme sur la lune (d'après Marc). Le but étant de laisser une trace de son passage. D'après moi ce principe est vraiment intéressant, il fait à la fois vivre le texte, et nous pousse à prendre conscience de nos mouvements, qui sont évidement essentiels. Marc nous a dit de nous inspirer des dessins de Claude Ponti, en voilà un :



Ce sont des dessins pour enfant. Et je pense qu'il faut en effet parfois prendre Novarina et la peinture entre nos mains avec l'imagination et l'innocence d'un enfant. Donc essayer de creuser en nous pour retrouver ce petit côté enfantin qui, je pense, ne disparait jamais tout à fait.

Nous avons aussi refait le début de la pièce, lors de la "présentation" des personnages. J'ai d'ailleurs eu l'impression d'en voir certains en regardant les dessins de Louis Soutter (peintre appartenant à l'art Brut).



Pour ce qui est du combat, nous pouvons nous inspiré de Jackson Pollock, mais ayant déjà un article dessus je ne m'éterniserai pas. En regardant ses peintures, j'ai réalisé qu'il y a un aspect important dans cela. Novarina dit à propos de son texte que "Ca ne raconte rien mais ça nous parle". Il en est de même pour ces dessins je pense. Et donc pour notre toile. Si celle-ci ne représente pas clairement quelque chose, ce n'est pas un problème au contraire. Plus que de "montrer", il faut suggérer, je crois. Libre à chacun d'y voir ce que son imagination lui permet...


Nous nous sommes posé de nombreuses questions à propos des couleurs par exemple, comment nous allions enchainer avec Agamemnon. Je pense qu'il est un peu tôt pour avoir des idées claires. Il faut peut être se lancer un peu dans le flou, même si ce n'est pas la bonne direction, car ce n'est jamais perdu, et nous en tireront toujours quelque chose de positif. Je me souviens de l'an dernier lorsque nous avons commencé à travailler sur notre projet Homère, nous pataugions (c'est le cas de le dire, pour cette année !), mais avons finalement proposé un beau spectacle ! Alors faisons nous confiance, cette année encore...

1 commentaire:

  1. Bravo pour ton exercice d'autoanalyse et de lucidité du début de ton jdb, Alice : cerner ses difficultés d'aussi près, c'est déjà les résoudre en partie.
    Fais attention : tu cites les dessins de Louis Soutter et tu illustres ce propos par des oeuvres d'Ataa Oko : on s'y perd un peu.
    Même chose pour Pollock : tu proposes un Pollock des débuts assez loin encore du dripping et de l'action painting de sa maturité.
    Pour Ponti, il s'agit moins de s'inspirer de ses dessins, que de lire un ou deux de ses livres pour voir comment ils ouvrent l'imaginaire en cassant la logique narrative et linéaire, et le rôle que jouent le langage et sa manipulation (néologismes, jeux de sons, etc) dans cette ouverture de l'imagination.

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