Le théâtre de marionnettes fait partit du genre du théâtre d'effigie , notamment dans la représentation de drames sacrés ou de spectacles religieux. La représentation n’y est pas assurée par des comédiens vivant, mais par des figurines, voire par de simples objets, manipulés en temps réel par des manipulateurs. La diversité des attitudes et des expressions est du à son aspect, qui associe mobilité (signe de vie) et immobilité (suggérant la mort), elle apparaît plus complexe que l'acteur vivant. Le visage étant souvent figé, c’est le mouvement et l’orientation du regard qui donnent vie à la marionnette. (Au théâtre le regard c'est le plus important même pour les acteurs vivant).
La marionnette à fils : Elles sont suspendues à des fils par plusieurs points d’attache (notamment au niveau des bras et des jambes). Le manipulateur peut ainsi leur donner vie par des mouvements. Ce type de marionnette est aussi appelé fantoche. Pour Agamemnon la marionnette apporte la dimension divine, elle établie un axe vertical rattachant le monde des dieux et le monde des hommes. Dans la tragédie grecque les hommes sont manipulés par les dieux, mais ce n'est que lors du péché d'ubris que les personnages tentent à tout prix de sortir du contrôle des dieux en coupant leurs fils qui les maintiennent debout ils chutent inévitablement vers la mort, l'inertie totale. Nous avions parlé de Cassandre qui rend visible cet axe. Correspondante avec les dieux elle est la seule qui puisse interpréter la volonté des dieux, et donc nous montrer les fils. Sa malédiction les divulgues aux yeux de tous, car personne ne croit à ses visions et donc personnes ne voit qu'il est manipulé par une force qui le dépasse.
De même la marionnette nous offre la dimension politique dans Agamemnon, avec la prise de pouvoir de Clytemnestre et la monté au trône d'Eghiste. La marionnette est souvent utilisée pour dénoncer de manière caricaturale les problèmes sociaux et politiques.
Elle nous offre également la possibilité d'identification, non loin de l'homme elle permet d'affronter des problèmes graves de manière plus légère, dans le théâtre de marionnette on retrouve Guignol qui s'amuse de la misère et se révolte contre le bourgeois, le gendarme et la religion.
Film "Le fil de la vie" par Anders Ronnow-Klarlund
Les marionnette à contrôle : à tiges ou baguettes type marionnettes manipulée par plusieurs manipulateurs à l’aide de contrôles fixés sur différentes parties du corps de la marionnette (bras, jambes et tête) et qui se joue à vue, ou en théâtre noir (les manipulateurs sont tout de noir vêtus et la marionnette est éclairée par un couloir de lumière : le public ne voit pas les manipulateurs et cela confère un aspect magique au déplacement des marionnettes). Les marionnettes à tiges se trouvent plus particulièrement en Indonésie sous le nom de Wayang Golek et au Japon sous le nom de Bonraku. Elles sont manipulées par le bas et nous offrent donc un nouvel axe entre le monde des hommes et celui des morts. Cet axe agit alors comme un aimant attirant les personnages vers le bas, vers leurs destiné, la mort.
l'Bunraku
Pour l'espace Novarinien: Les arts populaires sont très présent chez Novarina dans un premier temps la scène est tourné vers le public, « le mur humain » on retrouve l’importance du regard qui donne vie aux personnages comme pour les marionnettes. Chez Novarina on n’a pas des personnages on à des rôles, nous ne venons pas incarner un personnage on vient remplir un rôle et l’exécuter avec virtuosité. C’est l’idée de bourrage comme quand la main rentre dans la marionnette. Nous avons le coté démantibulé des corps. Les marionnettes sont composées de matériaux variés formant des créatures parfois semblables à des silhouettes d'hommes ou à des créatures imaginaires. Chez Novarina on réinvente l’homme et on vient montrer de l'homme, on le montre tel que nous ne le voyons pas en général. Dans l’acte inconnu les acteurs parcourent une trajectoire qui donne lieu à la métamorphose, l’acteur entrant sur scène meurt. Le personnage Raymond de la Matière est emblématique de cette transformation, au début Raymond de la Matière tiens plusieurs rôles, une parole prophétique, instructive de psychologue puis il s’évade progressivement vers un délire ou il fait le vide, il fait le vide en lui et débite comme pour vomir ce qu’il a en lui « Je vomis l’homme : celui qui nous a capturé dedans Andréa, l’homme n’a aucun contenu. Je veux retourner chez mon tonneau. Viens, vide plein de rien : déchire mon intérieur… » Ici la transformation de l’homme en marionnette, l’homme viens sur scène pour mourir et pour se transformer en marionnette, creuse de l’intérieur. Les machines à… portent aussi ce rôle de marionnette, elles sont coupés au tronc par leurs plateforme et c’est comme si on pouvait passer la main à l’intérieur, qu’elles étaient animés par quelqu’un.
Dès qu'une créature meurt il en entre une autre. Les corps des marionnettes jouent sur cet aspect créature que nous avons déjà exploré. Le jeu de marionnette entre avec notre idée de manipuler les corps comme avec les machines de Novarina. La marionnette n'incarne rien, tout comme les créatures de Novarina ne veulent rien dire. Mais dans ce sens elles ont un point commun, elle donne l'illusion de la vie dans un espace de jeu bien définit. Leur jeu est accentué au niveau de l'intensité expressive des corps. Ils imposent lors de leur mise en vie leur irréalité comme réelle.
Très pertinente intervention, Marine.
RépondreSupprimerUn petit mot d'introduction serait bienvenu, où tu expliquerais comment tu en es venue à t'intéresser à la marionnette.
Il serait bon aussi de relier ton propos à ce que dit Novarina sur la marionnette dans Devant la parole et à la trace de ce propos dans sa mise en scène de l'Ace inconnu.
Bref, il serait bon, je crois, de reprendre ce message en l'étoffant et en le précisant - et du coup en lui donnant un autre titre, plus conforme à ta démarche (que tu pourrais développer en faisant une proposition de marionnette pour un personnage d'Agamemnon par exemple).
Et corrige les fautes, s'il te plaît !