jeudi 17 mars 2011

Journal de bord du 17/03:

Nous avons commencé cette séance en parlant de la mise en place du drap, comment celle-ci doit être soignée car nous manipulons un objet sacré. Ce début devrait s'apparenter à un croisement entre la concentration de l'athlète et la préparation de la toile par l'artiste. Cette installation précautionneuse devrait de plus intriguer le spectateur.

Nous avons ensuite abordé le sujet des trous de mémoires et perte de moyens, en quoi cela est un bon signe à condition que ce ne soit pas un défaut d'apprentissage du texte: c'est le signe de la prise de risque et de l'immersion dans le personnage et dans le jeu. Seulement il faut jouer avec ces accidents car dans ce cas ce sont souvent les plus jolis moments, c'est un risque supplémentaire mais c'est à ce moment que le comédien est le moins « faux ». Mais ces accidents (entre autres) doivent nous permettre d'avancer, de trouver de nouvelles propositions et de les réinventer.

Nous nous sommes ensuite questionné sur la suite de notre travaille: Comment amener l'Illusion Comique? Quelle(s) partie(s) jouer? Nous avons pensé à l'éloge du théâtre faite par Alcandre mais surtout au personnage de Matamore, en effet celui-ci fait écho aux deux autres pièces en plusieurs points.

  • Comme Clytemnestre, c'est un personnage qui manipule par le langage, ce sont tout deux des menteurs (acteurs?). Cette dimension du langage rejoint également l'écriture de Novarina: quand le nom d'un objet est prononcé il n'a pas besoin d'apparaître, il existe par le langage.

  • Matamore est également un personnage si décalé et proche du cirque et du clownesque qu'il peut s'apparenter à un personnage novarinien, son univers est imaginaire et n'existe que par les mots. Nous avons pensé que Matamore pourrait se mêler aux personnages de Novarina. Mais dans ce cas Matamore se fondrait-il à l'Acte Inconnu ou le traverserait-il? (->Pour cela il faut relire les passages de Matamore, penser aux moments que l'on veut jouer et où peut-on les placer dans Novarina)

Nous avons ensuite repris notre travaille avec Agamemnon en commençant par les Cassandre, en en rappelant les contraintes: entrée seule et discrète, découverte de l'espace, opérer une trajectoire et aller jusqu'au bout des mouvements engagés, le texte guide le corps.

Lors de la séance précédente, avec ces contraintes nous avons prit un énorme tournant dans la proposition où nous pataugions auparavant. Le fait de jouer seules renforce paradoxalement notre unité. Je crois que cette proposition traduit bien la solitude mais aussi la sorte de schizophrénie de Cassandre. Ou en tout cas la folie désespérée qui la gagne aux vues de la fatalité: elle va être sacrifier, elle le sait et pire encore, n'y peut rien. Et bien que cela m'ait effrayé c'est finalement ainsi que j'ai eus le sentiment d'être non seulement au bon endroit de recherche mais également à ma place. Cependant les conditions réelles de représentation ne seront pas les mêmes et il est clair que le cube noir et les lumières faibles contribuent énormément à cette avancée. De plus je trouve qu'après le grand pas que nous avons fait il n'est pas évident de faire évoluer la proposition mais peut être que cette évolution peut passer par plus d'écoute entre nous six. Et, pour ma part, engager et laisser aller le corps davantage.

Ensuite nous somme passé à l'épisode de Clytemnestre après le meurtre. Il me semble qu'il faudrait essayer de l'aborder avec plus de précision, tenter de se rapprocher de la stature de la reine victorieuse qu'elle est, même si le tableau produit marche déjà.

2 commentaires:

  1. Merci, Amanda, pour cette synthèse concise et précise comme tu en as l'art.
    Petites remarques :
    1) source l'image et justifie (brièvement) sa présence
    2) corrige les quelques fautes lexicales (travail, par ex) et les quelques grosses fautes d'accord
    3) Oui : le secret, c'est l'écoute. Rien d'autre. L'enfance de l'art : il suffit de s'écouter, mais vraiment, pour que vous y soyez pour le spectateur : la présence, c'est chez l'autre qu'on la trouve.

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  2. Ah oui, et puis, ne pas oublier que l'on a dit que la manipulation du drap doit déjà réveiller l'imaginaire : voile, vague, nappe, étendue...

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