Je n'aborderais que certains points de la mise en scène qui ont retenu mon attention, par exemple: j'ai beaucoup apprécié le jeu des lumières utilisé tout au long de la pièce, qui était basé sur un système d'ombres donnant l'impression d'un éclairage à la simple lueur d'une bougie qui renforce l'idée d'une ambiance intime et chaleureuse au milieu d'un décor assez ancien et froid, meublé mais qui pourtant paraît vide et silencieux, presque impénétrable et qui semble avoir été transpercé par la guerre par la présence de l'énorme trou au plafond, comme si la mort planait toujours au dessus de leur têtes.
Ensuite,j'ai pu remarqué qui 'il était assez difficile de mettre des mots sur la relation qu'elle pourrait entretenir avec le jeune homme. Cette relation n'est jamais explicitée dans la pièce, cependant il est assez possible de tenter de la deviner: par exemple il pourrait être un parent de Zerline, en effet elle semble s'être introduite chez lui, de plus elle lui dévoie les coins et les recoins de tout son ressenti personnel, mais lui semble n'être là qu'en tant que spectateur, présent uniquement pour l'écouter: il ne parle pratiquement pas, on ne sait rien de lui. Parallèlement, le jeu de l'acteur dans la mise en scène d'Yves Bausnesne introduit une certaine ambiguïté, effectivement diverses reprises, il s'approche d'elle, la regarde fixement puis rapproche sa main de la sienne ou encore, il lui retire son manteau puis la masse ou au contraire il se tient à distance comme si il en avait peur au fond mais que quelque part cela l'attirait et va à un moment jusqu'à mimer l'acte de strangulation.
Puis, je pense que le fait d'être face au récit d'une femme a favorisé mon identification au personnage, en effet elle nous apparaît comme une femme lucide, forte et profondément humaine, intelligente mais totalement prise du sentiment et délibérément inconsciente d'être habitée par la haine, elle m'a beaucoup rappelé le personnage de Médée qui dans son désir de vengeance réussit à faire de sa maison un enfer. De plus, les thèmes abordés comme la passion, les sentiment...etc sont des thèmes auxquels on commence à faire face à notre âge.
On reconnaît chez Zerline, son désir d'être reconnue lorsqu'elle dit par exemple qu'elle voudrait être au même niveau que Madame la Baronne. Pourtant, pleinement consciente du niveau social auquel elle appartient , elle cherche à s'en émanciper et l'on ressent chez elle un manque (peut être représenté par l'immense trou au plafond) qui pourrait être celui de l'enfant qu'elle désirait mais que sa classe sociale ne lui permettait pas d'avoir, ce qui représenterait une maternité à laquelle à l'époque ( et pendant plusieurs années) elle était « destinée ».
Enfin, on comprend bien que Zerline a un message à faire passer au jeune homme qui l'écoute ainsi qu'au spectateur:: Il ne faut pas passer à coté de la vie et au contraire la vivre pleinement peu importe qui l'on est.
Ce récit à la fois tragique et émouvant n'est pas toujours évident a cerner au départ et j'avoue ne pas avoir particulièrement aimé cette pièce car je l'ai trouvé extrêmement lente et monotone, cependant j'ai trouvé le personnage de Zerline ainsi que son histoire très touchants et intéressants par leur modernité en paradoxe avec l'image de la servante que l'on retrouve dans le théâtre classique.
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