Analyse de spectacle : La servante Zerline/ Sylvain Maurice/Sartrouville.

Cette pièce de théâtre, très contemporaine, comportait plusieurs dispositifs sonores comme visuels qui rendait attractive la représentation. En effet, dans un premier temps, du point de vue de la scénographie, nous avions des partis pris particuliers comme le fait qu’une sorte de « moitié » de maison soit constituée et disposée sur la scène. C’était un élément assez intéressant dans le sens ou c’était assez réaliste et de ce fait, cela nous plongeait de façon plus intense dans l’histoire. De plus, dés l’ouverture des lourds rideaux de velours rouges, nous pouvions clairement distinguer l’un des personnages dans une sorte de boîte ouverte faisant référence à une façade d’immeuble comportant une fenêtre et donnant sur la rue. Ces éléments avaient clairement une place importante pour rendre la pièce vivante et aussi pour lui donner un sens. Je pense qu’ils permettaient au public de situer plus facilement le contexte de l’histoire à savoir, la vente immobilière. Me concernant, j’ai trouvé cette scénographie particulièrement soignée et travaillée. Elle donnait un côté raffinée et merveilleux à la pièce tant le décor était joli et élégant. Les jeux de lumière avaient également un rôle prenant dans la continuité de l’histoire puisque la lumière de départ, intense et fluide, s’assombrissait au fur et à mesure que la part d’ombre de chaque personnage devient plus épaisse. C’est pour moi une recherche qui a permi de mettre un peu plus d’étrangeté et de suspens dans les actions. Ainsi, le public cherchait absolument à obtenir un dénouement pour être soulager et donner des réponses à leurs questions. Concernant les jeux sonores, j’ai trouvé très réaliste les longs moments de « passage de train » permettant ainsi de situer la représentation dans une ville vivante et agitée, Londres.

Du point de vue des personnages et de leur jeux, j’ai trouvé les comédiens présents sur scène fabuleux, leurs jeux étaient captivants, jouant sur l’inquiétude, le danger, le doute et sur le suspens du spectacle. Claire est une comédienne au talent particulier. Elle renvoyait au public ses émotions, ses sentiments et la puissance de son texte tout en restant modeste et axée sur son personage. Pour les autres protagoniste, la fluidité de leur texte, la résonnance oppressante de leur crainte mais aussi le naturel de leur interprétation exprimaient clairement une réalité basée sur un quotidien de tous les jours. Le drame était au rendez-vous dans cette pièce surtout grâce à leur aisance et leur talent constamment présents sur scène. Ici, Maurice a cherché revisiter une pièce des années 80 mettant en valeur une violence omniprésente au quotidien apportée par des hommes et des femmes ordinaires. Paradoxalement, ce dernier nous montre une part de nous même que nous ne connaissons pas et cachée au fond de nous…