Klaxons, trompettes et pétarades, est une farce comique sociale et politique, de l’Italie des années 70-80, écrite en 1981 par Dario Fo. A cette époque le pays sort d’une énorme crise à la fois politique, économique et sociale, marquée par le terrorisme. L’auteur choisit donc d’écrire une pièce contextuelle, qui relate des évènements que l’Italie a récemment vécus. Il s’inspire pour cela de la plus importante entreprise automobile d’Italie (Fiat), en prenant pour protagonistes principaux le grand patron de cette entreprise, Gianni Agnelli, et un simple ouvrier d’usine, Antonio Berardi. Marc Prin, comédien et metteur en scène reprend cette pièce aujourd’hui et la fait jouer pour la première fois sur une scène française. Un travail de traduction a été nécessaire à ce projet, et nous pouvons alors nous demander comment cette farce des années 70-80 peut-elle faire écho dans la réalité d’aujourd’hui ? Quels sont les messages transmis par cette pièce et quel rapprochement peut-on faire avec la société actuelle ?
La pièce se déroule donc dans les années 70-80, en Italie. C'est une période de crise et de trouble pour la population, où les enlèvements et les attaques terroristes se succèdent, avec notamment l'enlèvement puis l'assassinat du chef de la démocratie chrétienne Aldo Moro, par les Brigades Rouges. L'Italie des années 70 est donc un endroit violent où la police est sous-financée et corrompu, et la mafia, les contrebandiers et le groupe terroriste connu sous le nom « les Brigades rouges » dirigent les villes. La police assiste à cela sans pouvoir intervenir, elle est impuissante. De plus toutes les forces politiques impliquées dans ce drame ont été vaincues. Les années 70 ont notamment été pour l'Italie, une décennie posant le problème de la représentation démocratique des modes sociaux de production (hérité de la lutte antifasciste et de la Résistance), et des sociétés capitalistes. Dans cette comédie en trois actes, Dario Fo met donc en scène cette période de violence et de peur, où les gens étaient un peu perdus et troublés. Ce qui pourrait notamment expliquer le dynamisme des acteurs dans leur jeu, c'est comme si ils étaient affolés. Surtout dans le premier acte à l'hôpital, ou encore dans le dernier lors de la course poursuite. Les personnages sont en effet victimes d'une mécanique folle, d'un engrenage de quiproquos incessants. Antonio Bérardi, un ouvrier de l'entreprise Fiat se retrouve témoin d'une tentative d'enlèvement et d'un terrible accident, et s'en même le savoir il va sauver la vie de son supérieur, Gianni Agnelli, un grand industriel et entrepreneur, dirigeant de la société Fiat. Suite à l'accident celui-ci se retrouve complètement défiguré. Antonio le recouvre donc de sa veste et l'emmène à l'hôpital. Mais il part en oubliant de récupéré sa veste. Et c'est ainsi le début d'un enchaînement de malentendus plus comique les uns que les autres. Le personnel de l'hôpital s'appuie sur les papiers retrouvés dans la veste sur le patient pour lui reconstruire un visage, une identité, et confondent donc le patron et l'ouvrier. La femme d'Antonio, Rosa, se rend à l'hôpital pour une identification du blessé et celle-ci le reconnaît comme étant son mari. Ainsi, Agnelli voit son visage disparaître sous celui d'Antonio, et Antonio voit sa vie investie par celle de son patron. La pièce repose donc sur un jeu de ressemblance, de sosies, et c'est le même acteur qui se charge à la fois du rôle d'Antonio et d'Agnelli (Gilles Ostrowsky). Dans la mise en scène de Marc Prin, le contexte historique est conservé. A l'avant scène gauche, lorsque le décor est celui de l'hôpital, on peut voir perché en haut d'une colonne une sculpture futuriste en métal, représentant la figure d'Agnelli. Ce qui montre aux spectateurs, l'importance et surtout la puissance de ce personnage au sein de la société. De plus le spectateur en même temps que les personnages découvre l'actualité, dans la presse (à un moment plusieurs blocs de journaux tombent sur la scène). Ce qui lui permet de mieux comprendre dans quel contexte se déroule la pièce. En plein milieu de la pièce, les comédiens forment une chorale au centre de la scène et chantent à l'unisson, une chanson italienne, ressemblant presque à un hymne. Ce qui rappelle encore une fois le contexte historique de la pièce, et créer une coupure. Cette musique fait prendre du recul au spectateur par rapport à la pièce et aux événements qui s'y déroulent. Enfin on voit que dans cette pièce le jeu sur les opposés est évident : la position entre le dominant et le dominé, l'opposition entre l'épouse de l'ouvrier et la maîtresse médecin et intellectuelle (opposition d'autant plus forte que les deux comédiennes ont des physiques très différents: Céline Dupuis jouant Rosa, est plutôt petite et forte, alors que Milena Esturgie dans le rôle de Luchia, a une apparence plus svelte et longiligne), l'opposition de caractère entre le patron et l'ouvrier, de la femme traditionnelle et de la femme moderne, et enfin ce qui est caché et dévoilé au spectateur.
On constate notamment tout au long de la pièce que la satire, qu'elle soit politique ou sociale, est très présente. C'est une farce dénonciatrice, et Marc Prin c'est beaucoup appuyé sur cela pour construire sa mise en scène. En effet, le décor extravagant, pose d'entrée un contexte satirique. L'espace est aménagé par quatre cadres de portes, disposés en arc de cercle, par lesquels se font les entrées et sorties des comédiens. Ces portes délimitent l'espace de jeu des coulisses, qui sont à vue des spectateurs. Ainsi, « l'envers du décor » est dévoilé et les comédiens sont en jeu du début à la fin. Le spectateur assiste à leur préparation, les changements de costumes, la mise en place de certains objets...etc. Ce décor pourrait notamment être synonyme des aspects cachés du pouvoir politique et économique, que cherchent à dévoiler Dario Fo dans sa pièce, et ici Marc Prin. Le spectateur voyant les coulisses, a donc conscience qu'il est au théâtre et que ce qui se joue sur scène est faux. La fourberie de la société est révélée au grand jour. De plus le décor est réversible: l'action se déroule d'abord à l'hôpital, les portes sont donc de couleurs vertes, puis l'action se poursuit dans l'appartement de Rosa, les portes sont tournées par les comédiens et deviennent rouges (ce qui pourrait faire écho au communisme), et enfin les portes se retrouvent alternées vertes et rouges lors de la course poursuite finale. Ce qui est à la fois représentatif des malentendus sur lesquels reposent la pièce, mais également du fait que cette histoire atteint même le foyer personnel de Rosa. A la fin tout se confond, et le spectateur se rend compte de la fourberie de la société. Mais la satire et la dénonciation va encore plus loin, dans la représentation des personnages, comme par exemple l'inspecteur qui est dupe et fait un piètre enquêteur. Le passage où l'on voit que lui et la femme-médecin on une aventure sexuelle dans le dos de la juge, montre que la police était littéralement corrompu. A la fin de la pièce, les évènements le dépassent. Agnelli, resté caché chez Rosa prend le pouvoir et va même jusqu'à dire à l'inspecteur : « Va, je t'ai crée ! », et que désormais l'Etat c'est lui. Une lumière lui tombe dessus, comme si il était une divinité, ce qui donne un aspect grotesque à la scène, et dénonce en même temps les fourberies capitalistes de la société. La femme-médecin quand à elle est ridiculisée par sa démarche saccadée et vraiment peu naturelle, caricaturale. Elle gesticule dans tous les sens et n'a en aucun cas l'apparence d'un médecin compétent. Tout comme les infirmiers clownesques qui l'accompagnent. Dans cette mise en scène, tous les acteurs sont mis à contributions. Chacun a à sa charge deux, voir trois personnages. C'est une pièce très physique pour les comédiens car elle demande un certain dynamisme. Le corps travaille, on est dans la vérité des corps en ce qui concerne le jeu de Giles Ostrowsky (Antonio/Agnelli) ainsi que pour Céline Dupuis, dans le rôle de Rosa (ce qui s'oppose au jeu de « la professeur »). Antonio et Rosa sont les victimes de cette mécanique pleines de quiproquos et apparemment sans issues. C'est une pièce donc qui dénonce le fait que la population est victime du pouvoir politique.
Au fur et à mesure de la pièce nous nous rendons compte en effet que derrière la farce et la comédie se cache donc un message bien réel. Au travers de sa mise en scène Marc Prin, dénonce également certains aspects de notre société actuelle. Et notamment le fait, que nous vivons dans un monde faux, d'apparences. Cela se perçoit dans l'utilisation des masques. Chaque personnage représente une catégorie sociale, et est caricaturé à l'extrême (de par notamment certaines mimiques). Comme la juge avec son très grand nez, mais surtout la femme-médecin qui porte un masque qui recouvrant intégralement ses joues et son nez, ce qui donne l'impression qu'elle a eu recours à la chirurgie esthétique. La forte poitrine de la comédienne n'est pas non plus anodine. Tout comme sa démarche inhabituelle et ses tendances narcissiques. Ici, Marc Prin dénonce ou plutôt révèle aux spectateurs la « fausseté » des personnes et du monde d'aujourd'hui, dans lequel tout est surfait. Le masque en dit long sur la personne, qui ne se montre pas telle qu'elle est. Cela peut également faire écho à la société de consommation d'aujourd'hui, et être perçu comme une critique ou une remise en cause par le metteur en scène. La société de consommation par définition, résulte du besoin de croissance économique engendré par le capitalisme, ce qui était d'actualité dans les années 70-80, mais encore aujourd'hui. De plus tous les comédiens choisit par Marc ont déjà fait du clown et sont dans le sur-jeu tout au long de la pièce. Ce qui fait rire le spectateur, mais le fait également réfléchir. Le spectateur est notamment pris à témoin par les personnages, comme par exemple lorsqu’Antonio interrompt la scène qui se joue pour expliquer au public que le blessé ce n'est pas lui mais Agnelli. Marc Prin a décidé de ne pas mettre à distance le spectateur mais bien au contraire de l'inclure dans la pièce, en quelque sorte pour lui faire ouvrir les yeux sur notre société. Le comédien Gilles Ostrowsky, va même jusqu'à grimper dans le public lorsqu'il joue le personnage d'Agnelli qui tente de s'échapper de l'hôpital. Enfin, encore un autre aspect est dénoncé au sein de cette mise en scène déjantée et comique, celui de la lutte des classes, et les inégalités entre les différentes catégories sociales, notamment de part les costumes choisis ou encore certaines situations. Par exemple Rosa, simple perruquière, porte une robe simple à fleurs. Tandis que Luchia, d'une catégorie sociale plus élevée, porte des bottes et une veste en cuir rouge. A plusieurs reprises Rosa exprime sa jalousie envers Luchia, la surnommant même de « petite garce ». La mise en scène de Marc Prin nous fait prendre conscience que cette lutte des classes continue encore aujourd'hui, que c'est un fait d'actualité, et la pièce de Dario Fo fait alors écho de manière singulière à la société actuelle.
En mettant en scène Klaxons, trompettes et pétarades, pour la première fois en France et après plus d'une vingtaine d'année depuis sa création en Italie, Marc Prin réussit à donner un sens à cette pièce aujourd'hui. Tout en conservant le contexte historique des années 70-80 en Italie, et en s'inspirant de la commedia dell'arte, il pose des questions sur la société actuelle comme celui de la société de consommation, la lutte des classes, la prédominance du pouvoir politique, le phénomène de la chirurgie esthétique, la « fausseté » et de la superficialité des choses, dont nous sommes victimes. Les quiproquos, les situations cocasses, et le dynamisme des comédiens font rire le spectateur tout en lui faisant passer un message qu'il perçoit parfaitement. Le spectateur prend plaisir à voir cette pièce pleine de vie, et prend en même temps conscience de la satire qui est faite, et par l'auteur, et par le metteur en scène.
La pièce se déroule donc dans les années 70-80, en Italie. C'est une période de crise et de trouble pour la population, où les enlèvements et les attaques terroristes se succèdent, avec notamment l'enlèvement puis l'assassinat du chef de la démocratie chrétienne Aldo Moro, par les Brigades Rouges. L'Italie des années 70 est donc un endroit violent où la police est sous-financée et corrompu, et la mafia, les contrebandiers et le groupe terroriste connu sous le nom « les Brigades rouges » dirigent les villes. La police assiste à cela sans pouvoir intervenir, elle est impuissante. De plus toutes les forces politiques impliquées dans ce drame ont été vaincues. Les années 70 ont notamment été pour l'Italie, une décennie posant le problème de la représentation démocratique des modes sociaux de production (hérité de la lutte antifasciste et de la Résistance), et des sociétés capitalistes. Dans cette comédie en trois actes, Dario Fo met donc en scène cette période de violence et de peur, où les gens étaient un peu perdus et troublés. Ce qui pourrait notamment expliquer le dynamisme des acteurs dans leur jeu, c'est comme si ils étaient affolés. Surtout dans le premier acte à l'hôpital, ou encore dans le dernier lors de la course poursuite. Les personnages sont en effet victimes d'une mécanique folle, d'un engrenage de quiproquos incessants. Antonio Bérardi, un ouvrier de l'entreprise Fiat se retrouve témoin d'une tentative d'enlèvement et d'un terrible accident, et s'en même le savoir il va sauver la vie de son supérieur, Gianni Agnelli, un grand industriel et entrepreneur, dirigeant de la société Fiat. Suite à l'accident celui-ci se retrouve complètement défiguré. Antonio le recouvre donc de sa veste et l'emmène à l'hôpital. Mais il part en oubliant de récupéré sa veste. Et c'est ainsi le début d'un enchaînement de malentendus plus comique les uns que les autres. Le personnel de l'hôpital s'appuie sur les papiers retrouvés dans la veste sur le patient pour lui reconstruire un visage, une identité, et confondent donc le patron et l'ouvrier. La femme d'Antonio, Rosa, se rend à l'hôpital pour une identification du blessé et celle-ci le reconnaît comme étant son mari. Ainsi, Agnelli voit son visage disparaître sous celui d'Antonio, et Antonio voit sa vie investie par celle de son patron. La pièce repose donc sur un jeu de ressemblance, de sosies, et c'est le même acteur qui se charge à la fois du rôle d'Antonio et d'Agnelli (Gilles Ostrowsky). Dans la mise en scène de Marc Prin, le contexte historique est conservé. A l'avant scène gauche, lorsque le décor est celui de l'hôpital, on peut voir perché en haut d'une colonne une sculpture futuriste en métal, représentant la figure d'Agnelli. Ce qui montre aux spectateurs, l'importance et surtout la puissance de ce personnage au sein de la société. De plus le spectateur en même temps que les personnages découvre l'actualité, dans la presse (à un moment plusieurs blocs de journaux tombent sur la scène). Ce qui lui permet de mieux comprendre dans quel contexte se déroule la pièce. En plein milieu de la pièce, les comédiens forment une chorale au centre de la scène et chantent à l'unisson, une chanson italienne, ressemblant presque à un hymne. Ce qui rappelle encore une fois le contexte historique de la pièce, et créer une coupure. Cette musique fait prendre du recul au spectateur par rapport à la pièce et aux événements qui s'y déroulent. Enfin on voit que dans cette pièce le jeu sur les opposés est évident : la position entre le dominant et le dominé, l'opposition entre l'épouse de l'ouvrier et la maîtresse médecin et intellectuelle (opposition d'autant plus forte que les deux comédiennes ont des physiques très différents: Céline Dupuis jouant Rosa, est plutôt petite et forte, alors que Milena Esturgie dans le rôle de Luchia, a une apparence plus svelte et longiligne), l'opposition de caractère entre le patron et l'ouvrier, de la femme traditionnelle et de la femme moderne, et enfin ce qui est caché et dévoilé au spectateur.
On constate notamment tout au long de la pièce que la satire, qu'elle soit politique ou sociale, est très présente. C'est une farce dénonciatrice, et Marc Prin c'est beaucoup appuyé sur cela pour construire sa mise en scène. En effet, le décor extravagant, pose d'entrée un contexte satirique. L'espace est aménagé par quatre cadres de portes, disposés en arc de cercle, par lesquels se font les entrées et sorties des comédiens. Ces portes délimitent l'espace de jeu des coulisses, qui sont à vue des spectateurs. Ainsi, « l'envers du décor » est dévoilé et les comédiens sont en jeu du début à la fin. Le spectateur assiste à leur préparation, les changements de costumes, la mise en place de certains objets...etc. Ce décor pourrait notamment être synonyme des aspects cachés du pouvoir politique et économique, que cherchent à dévoiler Dario Fo dans sa pièce, et ici Marc Prin. Le spectateur voyant les coulisses, a donc conscience qu'il est au théâtre et que ce qui se joue sur scène est faux. La fourberie de la société est révélée au grand jour. De plus le décor est réversible: l'action se déroule d'abord à l'hôpital, les portes sont donc de couleurs vertes, puis l'action se poursuit dans l'appartement de Rosa, les portes sont tournées par les comédiens et deviennent rouges (ce qui pourrait faire écho au communisme), et enfin les portes se retrouvent alternées vertes et rouges lors de la course poursuite finale. Ce qui est à la fois représentatif des malentendus sur lesquels reposent la pièce, mais également du fait que cette histoire atteint même le foyer personnel de Rosa. A la fin tout se confond, et le spectateur se rend compte de la fourberie de la société. Mais la satire et la dénonciation va encore plus loin, dans la représentation des personnages, comme par exemple l'inspecteur qui est dupe et fait un piètre enquêteur. Le passage où l'on voit que lui et la femme-médecin on une aventure sexuelle dans le dos de la juge, montre que la police était littéralement corrompu. A la fin de la pièce, les évènements le dépassent. Agnelli, resté caché chez Rosa prend le pouvoir et va même jusqu'à dire à l'inspecteur : « Va, je t'ai crée ! », et que désormais l'Etat c'est lui. Une lumière lui tombe dessus, comme si il était une divinité, ce qui donne un aspect grotesque à la scène, et dénonce en même temps les fourberies capitalistes de la société. La femme-médecin quand à elle est ridiculisée par sa démarche saccadée et vraiment peu naturelle, caricaturale. Elle gesticule dans tous les sens et n'a en aucun cas l'apparence d'un médecin compétent. Tout comme les infirmiers clownesques qui l'accompagnent. Dans cette mise en scène, tous les acteurs sont mis à contributions. Chacun a à sa charge deux, voir trois personnages. C'est une pièce très physique pour les comédiens car elle demande un certain dynamisme. Le corps travaille, on est dans la vérité des corps en ce qui concerne le jeu de Giles Ostrowsky (Antonio/Agnelli) ainsi que pour Céline Dupuis, dans le rôle de Rosa (ce qui s'oppose au jeu de « la professeur »). Antonio et Rosa sont les victimes de cette mécanique pleines de quiproquos et apparemment sans issues. C'est une pièce donc qui dénonce le fait que la population est victime du pouvoir politique.
Au fur et à mesure de la pièce nous nous rendons compte en effet que derrière la farce et la comédie se cache donc un message bien réel. Au travers de sa mise en scène Marc Prin, dénonce également certains aspects de notre société actuelle. Et notamment le fait, que nous vivons dans un monde faux, d'apparences. Cela se perçoit dans l'utilisation des masques. Chaque personnage représente une catégorie sociale, et est caricaturé à l'extrême (de par notamment certaines mimiques). Comme la juge avec son très grand nez, mais surtout la femme-médecin qui porte un masque qui recouvrant intégralement ses joues et son nez, ce qui donne l'impression qu'elle a eu recours à la chirurgie esthétique. La forte poitrine de la comédienne n'est pas non plus anodine. Tout comme sa démarche inhabituelle et ses tendances narcissiques. Ici, Marc Prin dénonce ou plutôt révèle aux spectateurs la « fausseté » des personnes et du monde d'aujourd'hui, dans lequel tout est surfait. Le masque en dit long sur la personne, qui ne se montre pas telle qu'elle est. Cela peut également faire écho à la société de consommation d'aujourd'hui, et être perçu comme une critique ou une remise en cause par le metteur en scène. La société de consommation par définition, résulte du besoin de croissance économique engendré par le capitalisme, ce qui était d'actualité dans les années 70-80, mais encore aujourd'hui. De plus tous les comédiens choisit par Marc ont déjà fait du clown et sont dans le sur-jeu tout au long de la pièce. Ce qui fait rire le spectateur, mais le fait également réfléchir. Le spectateur est notamment pris à témoin par les personnages, comme par exemple lorsqu’Antonio interrompt la scène qui se joue pour expliquer au public que le blessé ce n'est pas lui mais Agnelli. Marc Prin a décidé de ne pas mettre à distance le spectateur mais bien au contraire de l'inclure dans la pièce, en quelque sorte pour lui faire ouvrir les yeux sur notre société. Le comédien Gilles Ostrowsky, va même jusqu'à grimper dans le public lorsqu'il joue le personnage d'Agnelli qui tente de s'échapper de l'hôpital. Enfin, encore un autre aspect est dénoncé au sein de cette mise en scène déjantée et comique, celui de la lutte des classes, et les inégalités entre les différentes catégories sociales, notamment de part les costumes choisis ou encore certaines situations. Par exemple Rosa, simple perruquière, porte une robe simple à fleurs. Tandis que Luchia, d'une catégorie sociale plus élevée, porte des bottes et une veste en cuir rouge. A plusieurs reprises Rosa exprime sa jalousie envers Luchia, la surnommant même de « petite garce ». La mise en scène de Marc Prin nous fait prendre conscience que cette lutte des classes continue encore aujourd'hui, que c'est un fait d'actualité, et la pièce de Dario Fo fait alors écho de manière singulière à la société actuelle.
En mettant en scène Klaxons, trompettes et pétarades, pour la première fois en France et après plus d'une vingtaine d'année depuis sa création en Italie, Marc Prin réussit à donner un sens à cette pièce aujourd'hui. Tout en conservant le contexte historique des années 70-80 en Italie, et en s'inspirant de la commedia dell'arte, il pose des questions sur la société actuelle comme celui de la société de consommation, la lutte des classes, la prédominance du pouvoir politique, le phénomène de la chirurgie esthétique, la « fausseté » et de la superficialité des choses, dont nous sommes victimes. Les quiproquos, les situations cocasses, et le dynamisme des comédiens font rire le spectateur tout en lui faisant passer un message qu'il perçoit parfaitement. Le spectateur prend plaisir à voir cette pièce pleine de vie, et prend en même temps conscience de la satire qui est faite, et par l'auteur, et par le metteur en scène.
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