Klaxon, trompettes et pétarades, est une pièce écrite par Dario FO et mise en scène par Marc PRIN. Les enjeux principaux de la pièce sont ceux de la politique, du faux et des apparences.
Le décor fait penser à une critique de la société du « beau » et aux faux-semblants des gens en général, grâce aux changements de costumes, de masques et donc de personnages qui sont laissés visibles aux yeux du public. Nous montrer les « coulisses » c’est comme nous montrer ce que nous ne voyons pas en temps normal. Ce que nous choisissons de cacher derrière une « fausse » image de nous révélerait en faite une part de « vrai ». Dans Klaxon, cela est symbolisé par la chirurgie esthétique exagérée de la chirurgienne face au naturel du corps de Rosa. D’un côté, le médecin, une femme refaite à outrance, qui en vient presque à nous effrayer, cela révèle des choses sur ce personnage en apparence séductrice et trop parfaite. Elle symbolise la volonté de chacun de protéger un secret sur leur personne en se cachant derrière une « fausse » image d’eux même. D’ailleurs, le metteur en scène a choisi d’utiliser un masque pour marquer d’autant plus l’idée de faux-semblants. En comparaison, d’un autre côté, Rosa est une femme entière, spontanée et imparfaite. C’est l’opposé total de la chirurgienne car elle représente le « vrai » et la beauté du naturel.
Le personnage d’Agnelli, à force de jouer le rôle d’Antonio à certains moment et d’expliquer qui il est réellement à d’autres, se perd lui-même ; ce qui est représenté par les portes rouges et vertes (alternativement rouge puis verte, pour finalement être de deux couleurs à la fois). On peut aussi se dire qu’il est le prisonnier de l’image qu’il a (celle d’Antonio) ; c’est la rencontre des classes et l’inversion des rapports ; Agnelli qui était « supérieur » à Rosa devient soumis puisqu’il est dépendant de ses services. Il est donc obligé de se faire passer pour une autre personne (ici Antonio) pour survivre dans ce monde ; et bien qu’il finisse par triompher il représente avant tout le besoin de se faire passer pour ce que nous ne sommes pas.
Les enjeux de cette pièce et surtout sa mise en scène ne peuvent que nous faire réfléchir sur nous-même puisque les images, comme les masques par exemple, sont des images frappantes.
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