Pour commencer « Clytemnestre et les cadavres », plus précisément l'étreinte que Camille doit faire à Amanda qui passe de Cassandre à Iphigénie.
au théâtre des Beaux Arts
En laissant de coté le rapport amoureux des deux personnages présents sur cette illustration, ce qui me parle c'est précisément le regard que la femme porte sur Marc Antoine. On remarque l'amour qu'elle lui porte ainsi que sa tristesse uniquement en regardant l'expression de son visage et je pense que Camille pourrait s'en inspirer pour « jouer » le moment de l'étreinte à Iphigénie ou peut être un peu avant dans un jeu muet où elle la regarderait; pour montrer qu'elle n'est plus dans l'adresse au peuple, aux membres du chœur à ce moment là, mais qu'elle tombe dans le souvenir douloureux de la mort de sa fille. Puis elle semble très précautionneuse et très douce dans ses mouvements, ses gestes semblent grands et ouverts elle l'entoure de ses bras comme Clytemnestre pourrait entourer sa fille de son amour. Si il lui était possible de pouvoir toucher le corps de sa fille une dernière fois il me semble que Clytemnestre ne la toucherait pas d'une manière brute et vulgaire mais au contraire elle prendrait soin de la toucher avec précaution, délicatesse, tristesse et amour.
par Lawrence Alma Tadema 1872
huile sur toile
Sur cette illustration ce qui m'a parut intéressant c'est tout d'abord la froideur de la position démantibulée du corps de l'enfant : nu, bras tombant, tête totalement démembrée et tombante, yeux et bouche ouverte tout comme ce que nous voulons d'Amanda dans notre mise en scène; de plus comme il s'agit de la mort d'un enfant on y retrouve le rappel à Iphigénie. Ensuite on peut voir la mère effondrée sur le corps de son fils on pourrait même imaginer un son de lamentations sortant de sa bouche au moment où la scène est peinte tout comme nos propre lamentations après le « ci-gît » pendant Novarina puisque l'on a pu remarquer qu'il s'agissait déjà des lamentations de Clytemnestre au sujet de sa fille. Le Pharaon avec son expression de visage totalement impassible et figée, sans émotion m'a beaucoup rappelé Agamemnon: l'homme froid et sans cœur qui n'a pas eu de peine à sacrifier sa propre fille. Et enfin le peuple autour d'eux dans une position de prosternation pourrait être le chœur qu'elle prend à témoin de l'atrocité du sacrifice d'Iphigénie: totalement impuissant face à Clytemnestre et réduit comme à la fin de la pièce.
« Aujourd'hui, tu me condamnes à l'exil,
C'est à dire à la haine et aux imprécations populaires,
Tandis que, sans plus s'en soucier
Que s'il s'agissait d'une des innombrables brebis de ses moutonnants troupeaux,
Il a sacrifié sa propre fille, la mienne,ma chérie
Le fruit de ma douleur
Pour enchanter les vents de Thrace! »
Voici une illustration qui pourrait aider les Clytemnestres à positionner les corps d'Agamemnon et de Cassandre. Comme nous l'avons dit il s'agit de représenter figurativement les deux amants dans une position presque sexuelle et « érotique »( il s'agit d'un érotisme loin du fantasme mais plutôt visant à dégouter et surtout à ridiculiser les deux personnages).
Ce qui m'a parut intéressant tout d'abord dans cette illustration c'est la nudité des deux corps qui nous donne l'impression d'être face à une illustration de Kama Sutra et qui renvoi également à la mise en scène d'Olivier Py, ainsi les deux corps emboités l'un dans l'autre représentent bien les deux personnages dans une position de concubinage sexuel mettant en scène l'adultère d'Agamemnon.
« Ils furent donc tous deux récompensés
Lui comme cela, elle, après avoir chanter comme un cygne
Son dernier gémissement de mort
Pimente mon délice
En gisant près de lui en amante. »
Actuellement conservé au musée du Louvres à Paris
Il s'agit ici d'une illustration concernant la scène finale d'Aga. Celle de Cynthia, j'ai pensé que ce tableau pourrait nous inspirer par rapport au tapis de corps que l'on doit former nous les cadavres, car on observe ici qu'il y a plusieurs sortes de corps: ceux qui sont démembrés et entièrement morts et ceux qui sont toujours vivants et qui parfois semblent même se débattre les uns contre les autres tout comme à la guerre. Parmi un amas de corps gesticulants comment Cynthia ne pourrait-elle pas avoir du mal à atteindre son but? Nous l'avions déjà évoqué en cours et je suis entièrement d'accord avec le fait que les corps doivent vivre pour donner vie à cette scène et ainsi laisser l'image de départ qui est très frappante faire sens plus longtemps, afin qu'elle ne s'estompe pas peu à peu. Ici on voit bien qu'un personnage se trouve « au sommet » du radeau comme Clytemnestre pourrait réussir à atteindre le « sommet royale » en retrouvant Eghiste, donc comme Cynthia atteint avec difficulté l'avant-scène du plateau. Pour moi nos cadavres morts au départ pourraient devenir les membres du chœur qui ont peur et qui en même temps tentent d'empêcher Clytemnestre d'atteindre son but, ce que l'on voit bien ici puisque plusieurs des personnages tendent les bras vers le haut comme pour attraper quelque chose ou quelqu'un (le chœur qui voudrait arrêter Clytemnestre). De plus il y a la dimension d'instabilité et de danger qui nous est présenté ici, tout comme le danger que représente le règne de Clytemnestre et Eghiste et l'instabilité perpétuelle dans laquelle se trouve le chœur.
Quelle productivité Assia, tu es déchaînée ! Bravo, c'est bien intéressant encore en complément du jdb de Margot et de la contribution d'Alice qui avaient déjà proposé des images pour nourrir notre travail.
RépondreSupprimerLa source de la troisième image est erronée : le tableau s'intitule L'Etreinte, il date de 1917 et il est du grand peintre viennois Egon Schiele.
Le titre de ton message pourrait être plus précis.
Merci monsieur, J'ai effectivement eu du mal à trouver le nom de cette image et n'étais pas sur d'avoir eu la bonne source, je l'ai modifié ainsi que le titre pour essayer d'être un peu plus précise. Et oui, quand je suis en vacances la matière qui me manque énormement et qui malgrè tout ne me quitte pas c'est le thèâtre, c'est plus fort que moi! quoi qu'il en soit en relisant Novarina beaucoup de choses m'ont fait écho et de multiples idées me viennent à l'esprit j'ai hate de retourner sur le plateau.
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