jeudi 24 mars 2011

Journal de bord du 24 mars


Nous avons commencé cette séance en évoquant les différentes dates du bac ( le 23 juin au matin ( à partir de 10 heures) la préparation du plateau, et le 24 juin : l’épreuve pratique) ainsi que la représentation de notre travail au théâtre Roger Barat le 6 juin au soir. Etant donné que la séance dernière nous avions travaillé sur le tableau des Cassandre nous en avons reparlé et fait une sorte de récapitulatif, nous avions dans l’idée de conserver ce cube noir dans lequel nous avons travaillé Cassandre depuis le début, donc de remplacer la page blanche de l’esprit de Novarina par un drap noir en faisant écho au drap rouge, fil conducteur de la mort d’Agamemnon et de Cassandre( référence à la mise en scène de Py). Nous nous sommes alors interrogés sur l’espace qui serait utiliser pour l’épisode de Cassandre, car en conservant la page blanche ainsi que la peinture, Cassandre pourrait alors peindre les visions d’horreur qu’elle voit. Cependant, depuis le début de l’année nous avions comme contrainte de ne pas sortir du cadre d’où l’idée de reconstruire la boîte noire pour Cassandre. Tout en parlant des Cassandre, nous avons parlé de l’écoute qui est capitale au théâtre car c’est elle qui connecte les comédiens entre eux, cette écoute est alors essentielle dans l’épisode de Cassandre car nous jouons toute le même personnage dans des « états » différents, par moment elle est en transe car elle voit sa mort prochaine, parle de la malédiction des Atrides et du retour d’Oreste. Il faut alors avoir une réception sensible quant à l’énergie de l’autre ainsi que du message qu’il vient délivrer, il faut que quelque chose circule entre les différents comédiens sur scène. Concernant ma partition dans Agamemnon, où je suis en binôme avec Marine, l’écoute à laquelle je dois prêter attention est celle du corps. Je suis de nature, une personne très spontanée qui parle très vite contrairement à Marine qui est très calme, nos personnalités influencent inconsciemment notre façon de jouer ce qui est problématique car l’écart entre nos deux partitions est trop grand. C’est pour cela que nous devons trouver un rythme commun qui nous permettra d’être comme en osmose, car même si nos partitions sont différentes il ne faut pas oublié que nous jouons le même personnage, nous devons alors comme dans un terrain d’entente s’écouter afin de créer une certaine unité. La question de l’écoute n’est pas seulement valable à mon échelle mais est la clé du théâtre, car celui-ci est un lieu où différentes personnes se réunissent dans un lieu commun afin de créer un travail collectif propre au groupe.






En deuxième heure, nous avons travaillé sur l’écoute grâce à l’exercice suivant : nous devions dans un premier temps, circuler dans l’espace tout au fermant les yeux et lorsque l’on rencontrait quelqu’un d’autre nous devions le toucher, non pas dans le but de reconnaître la personne mais « d’écouter » ses réactions suivant les parties du corps que l’on touche, car la sensibilité de chacun est propre à sa personne. Dans un deuxième temps, nous devions lorsque nous entrions en contact avec quelqu’un conserver ce lien qui devait durer quelques instants jusqu’à ce qu’il soit désagréable. Nous avons terminé cet exercice les yeux ouverts en se déplaçant dans l’espace tout en regardant les personnes que l’on rencontrait dans les yeux, si l’on sentait une sorte de connexion suite aux regards, nous nous arrêtions face à face tout en continuant de nous regarder. En partant de cette « situation », nous avions trois options : l’a regarder puis partir, lui serrer la main ou l’enlacer. Ce moment fut le plus difficile pour moi, car il faut être très attentif aux signes que donnent la personne qui est en face de nous, et pour cela il faut être très concentré et être à l’écoute car elle n’est plus auditive mais corporelle. Afin de communiquer, nous utilisons la parole, donc ce sont les mots qui expriment ce que l’on veut ou l’on ne veut pas, cependant le langage corporel est difficile à déchiffrer car ce n’est pas notre « langage maternel » dans le sens où l’on ne l’utilise pas quotidiennement et il est très difficile de comprendre à travers les gestes.






En troisième heure, nous avons travaillé le tableau des Clytemnestre après les meurtres d’Agamemnon et Cassandre. Nous avons travaillé sur le fait qu’il fallait dessiner les mots qu’ils traversent notre bouche afin de créer une sorte de beauté extérieure de part le langage. Pour cela, nous avons fait un exercice de respiration les quatre Clytemnestre étaient allongées sur le dos alors qu’une personne été allongée perpendiculairement sur chacun de leur ventre. Les quatre Clytemnestre devaient alors dire leur texte en respirant par le ventre, si elles réussissaient la fille allongée sur leur ventre devait se surélever. Si l’on a travaillé la respiration c’est pour que l’on puisse parler la langue d’Eschyle en respectant la ponctuation, parce que le problème avec cette langue est qu’elle est lente et qu’en fin de vers nous devons transmettre le relais à la personne qui nous suit et que c’est pour cela que nous devons tenir jusqu’au dernier mot et ne pas descendre dans notre déclamation. Le but de cet exercice était de travailler sur l’unité de parole dans un groupe de personne jouant le même personnage, en évitant d’attirer l’attention sur la transition du biais de parole mais plutôt de mettre en avant le texte (ce qui est dit)






Cette séance nous a permis de travailler en groupe, car même si notre partition est personnelle nous devons sans cesse être en connexion avec les personnes qui nous entourent. Cette séance m’a aidé à me rendre compte de mes difficultés concernant la lenteur qui était à la base personnelle mais qui à présent touche le groupe. Cependant le fait que l’on doit transmettre une énergie bénéfique à tout le groupe, nous permet de nous dépasser et outrepasser nos difficultés, suite à cette prise de conscience collective je pense que nos barrières ainsi que ce qui nous freinait auparavant vont faillir sous le poids de l’écoute ainsi que du soutien que le groupe se porte mutuellement.


Morgane







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