Idée originale mise en scène par Nasser Martin-Gousset
Le rideau s’ouvre sur un décor simple en apparence mais qui en réalité est rempli de sens. Une piste en parquet ayant le forme et l’apparence d’une rampe pour skate sert en réalité à nos montrer l’évolution des personnages et des relations entre eux suivant leur façon de glisser ou de « jouer » avec le décor. De plus, au niveau du décor il y a neuf mannequins répartis sur les côtés de la rampe dont les personnages se serviront vers la fin du spectacle ; ils servent à nous montrer le fait que l’apparence est ce qui prime sur la sincérité dans le monde hostile dans lequel nos emmène Nasser Martin-Gousset. Et cette idée qu’il a du monde ressort justement au moment où le vrai et le faux se mêlent quand les comédiens se servent des mannequins. A part cela, une grande table rectangulaire est présente, les hommes se serviront de cette table comme d’une machine. En effet, on remarque qu’un homme à l’aire de diriger un peu les autres et les manipule de plus en plus (ils répètent ses gestes et adhèrent à ses directives) : c’est le côté manipulateur de la société qui ressort comme une machine. Les personnages semblent être différents après avoir été entraînés par le tourbillon de la table.
Les costumes rappellent les années 70 du cinéma Hollywoodien et des vieux James Bond dans toute leur classe et leurs extrêmes : ce sont pour les hommes des costumes noirs et pour les femmes des robes ou jupes courtes dans des tons primaires et avec de grands talons aiguilles. Il y a encore une fois le jeu sur les apparences et les manipulations ; une scène illustre très bien ceci c’est la scène d’une attaque « d’agents » sur une femme et un homme dont l’homme fini par retourner sa veste.
De plus la musique de James Bond en fond nous met encore plus dans une tension et une impression de jeu d’identité de la part des personnages. La musique accélère et précipite aussi beaucoup l’action.
Un jeu de lumière est d’ailleurs beaucoup lié à la musique ; le rouge et le bleu sont tout le temps présents, bien qu’ils s’opposent, ce sont les couleurs les plus utilisées. Le bleu rappelle l’eau qui est un élément essentiel puisque la rampe du décor a la forme d’une vague qui entraîne les personnages dans un mouvement uniforme et de plus en plus fluide. Et le rouge nous fait penser au sang et donc à la violence du monde que nous expose Nasser Martin-Gousset.
Du côté des accessoires, le revolver est très utilisé, cela donne une tension et une dynamique aux corps, il instaure également une distance avec le danger. De plus, le fait qu’il soit utilisé aussi souvent et de manière non contrôlée et surtout qu’il inflige une sorte de « fausse » mort, cela fait penser à un jouet pour enfant. On a l’impression d’assister à une partie de jeu d’enfant.
Pendant la rencontre avec Nasser Martin-Gousset après le spectacle, il nous a expliqué certaines intentions de mise en scène que je trouve intéressant de rappeler. Il nous a confié son envie absolue d’avoir seulement 13 danseurs sur scène et non plus ou moins car il avait la volonté de transmettre une idée de mort et de renaissance. Ou encore le rapport religieux et évident du naufrage du bateau qui pour lui était un rappelle du déluge et donc au Christ et à la religion. Il nous a aussi parlé de l’ironie du titre Pacifique car il montre dans on spectacle son environnement hostile et dans une sorte de guerre permanente.
Pour conclure, je dirais que le metteur en scène a voulu mettre en avant la violence et les contradictions du désir masculin qu’inspirent les femmes dans le monde hostile de Pacifique ; il fait également apparaître le côté manipulateur de la femme face au cynisme de l’homme dans un monde dirigé par des hommes.
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