L'histoire à première vue simple d'un jeune couple désirant vendre leur maison devient progressivement un peu plus inquiétante avec la disparition de Claire, l'agent immobilier. La mise en scène de Martin Crimp reflète en effet cette apparente simplicité qui cache d'inquiétantes vérités.
Nous apercevons au début de la pièce ce qui est censé représenter l'appartement de Claire, soit un fenêtre. Au départ, ce lieu est assez intriguant voire oppressant. La lumière n'éclaire que la fenêtre et laisse le reste de la scène dans un noir total, les sons de trains renforcent la dimension inquiétante de cet espace qui semble perdu et en train de s'effacer dans une sorte de néant.
De nombreux éléments vont casser l'aspect "cosy" de la maison de Mike et Liz. On ne peut apercevoir que du noir derrière les fenêtres, un vide étrange et assez inquiétant qui m'a rappelé Fin de Partie de Beckett. Nous nous trouvons dans une maison qui a finalement l'air d'être au milieu de nulle part, entendons certes des pleurs de bébé mais ne voyons jamais celui-ci. Il semblerait qu'il n'y ait plus de forme de vie à l’extérieur. La nature elle aussi semble avoir étrangement disparu, d'autant plus que tout le monde se refuse à se rendre dans le jardin, comme s'il pouvait être dangereux de sortir de la maison.
Le fait que tout autour de la maison soit noir, y compris l'espace des spectateurs insère celui-ci au sein de la pièce. J'ai personnellement eu l'impression de me trouver au sein de ce vide dans lequel les personnages auraient peur de se retrouver. Ils sont cependant déjà à moitié dedans puisque le salon est finalement ouvert sur ce vide et parfois les personnages y jouent. De plus nous comprenons assez vite que la maison est fragile, elle pourrait finir par s’effondrer dans ce grand espace inquiétant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire