Les Chaises sont reprises aujourd’hui par Luc Bondy, pour la deuxième fois consécutive dans sa carrière de metteur en scène. Ce qui intéressait Bondy, à l‘époque, était de «s’interroger sur comment jouer et jusqu’où aller avec ce qu’on appelle l’imaginaire». Aujourd’hui, il s’attache davantage à la solitude du vieux couple, et c’est dans cette mise en scène que Luc Bondy reflète ce nouvel intérêt, l‘abandon et la solitude. Nous nous demanderons donc, afin d’analyser la pièce, comment Luc Bondy parvient t-il à métaphoriser la vieillesse et l’approche de la mort au travers de sa mise en scène et comment joue t-il sur le contraste de la farce noire? Ainsi, afin de répondre à cette question, nous nous rattacherons aux éléments de mise en scène de Luc Bondy et à ses partis pris.
1. La Scénographie, un espace de solitude
On constate dans la mise en scène de Luc Bondy, qu'une évolution est mise en place tout au long de pièce. Nous commençons par un espace relativement vide. De hauts murs noirs entourent la scène, deux cordes de pendaisons sont suspendues au plafond, et des flaques d'eau sont rependues sur le sol. Autrement dit, nous avons devant les yeux une scénographie lugubre, angoissante, ayant presque une dimension apocalyptique. La signification de cette austérité est, qu'en réalité, l'espace scénique qui nous ai présenté, n'est autre que la métaphorisation d'une antichambre de la mort. Les murs noirs ne sont autre que l'enfermement, l'isolement, la solitude du couple, non seulement au sein de la société, mais au sein du couple. Les deux vieux, entretiennent une relation monotone, rabâchant les mêmes histoires encore et encore. C'est ainsi qu'ils décident d'organiser cette conférence, pour ne pas mourir dans une totale solitude et vivre encore "une aventure", de nouvelles relations sociales. Nous constatons notamment qu'une envie de départ, d'intrigue est refoulé, lorsque le vieux compose des petits bateaux en papier et les postent dans une flaque d'eau. Cette navigation est le symbole du désir de l'éloignement, du départ, et peut-être aussi du voyage vers la mort. Mais nous pouvons interpréter cela différemment. En effet le spectacle tourne autour des questions métaphysiques : d'où je viens et où je vais. La mort et la naissance sont toujours associé, et la mort est perçue comme un retour à l'état originel, le retour au commencement, aux sources. Ainsi, en faisant des petits bateaux, le vieux démontre cette régression, cette dégénérescence et presque cette décroissance.
En effet, nous parlons sans cesse de la mort qui occupe le plateau. Celle est évidemment présente au travers des deux cordes de pendaison flottant au dessus des têtes des deux personnages. Ceux-ci, loin d'en être effrayés, jouent avec les cordes et donc la mort. Le vieux passe sa tête dedans (ce qui annonce leur suicide futur), la vielle, elle, se balance comme sur une balançoire. On croirait assister à un tourbillon avec la mort, une sorte de danse macabre.
Nous avons précédemment énoncé le fait que, au fur et à mesure du déroulement de la pièce, une évolution scénographique est mise en place. Effectivement, alors qu'au début, le plateau est calme et serein, il finit par être envahit par une centaine de chaises vides, inlassablement vides. Au contraire de rendre l'espace encombré et étouffant, cela renforce l'aspect de solitude, de désert, d'abandon. Tous deux se complaisent dans leur délire commun et finiront par se suicider ensemble, ayant accomplie leur dernière volonté, celui d'être entouré. Ainsi, le spectacle finira sur une image sinistre et inquiétante, celle des corps inertes des deux vieux au milieu de toutes ces chaises inoccupées. Cette image renforce l'idée du recommencement puisque les vieux se retrouve dans une scène inondée d'eau, leurs carcasses gisantes, métaphorisant ainsi le fœtus dans le liquide amniotique. Cela renforce le fait que, tout comme nous ignorons d'où nous venons, nous ignorons où nous allons.
2. Les comédiens : une métamorphose
L'homme et la femme qui interprètent les deux vieux, contrairement aux personnages, n'ont pas plus de 90 ans. Les vieux sont en effet joué par des comédiens jeunes, costumés et maquillés afin de les vieillir considérablement. Mais loin d'être uniquement grimés en vieux, les deux comédiens se métamorphosent en vieux. Leurs démarches, leurs façons de parler, de se tenir reflètent intégralement une personne âgée, ce qui représente un travail très important et compliqué. Ainsi, nous pouvons interpréter ce choix comme purement concret, étant donné qu'une telle endurance et capacité physique chez de vielles personnes est difficile. Mais nous pouvons également expliquer cette préférence comme volontaire et empreinte de réflexion, ce qui est le cas, car déjà, dans les didascalies de Ionesco, ce choix était exprimé. En effet, même si la transformation est édifiante, on s'aperçoit que les comédiens sont en réalité plus jeunes que les rôles qu'ils interprètent. Cela signifie effectivement, que sous une vielle personne, se cache encore le cœur de personnes jeunes, des personnes qu'ils étaient autrefois. Cela montre que le passage, le chemin vers la vieillesse est très rapide et que les personnes n'ont pas le temps de se rendre compte et que seul le corps vieilli, qu'une part de jeunesse reste intacte au fond d'eux.
3. Les lumières et les sons
Dans la mise un scène, un travail sur les espaces et les sons est effectué, toujours en rapport avec la vieillesse et la progression de la mort. En effet, nous voyons par exemple que la lumière est à un moment donné, le symbole de la sonnette. Les deux vieux, devenus de plus en plus sourds, n'entendent pas la sonnerie. Une musique est également présente, de manière à les accompagner dans ce cheminement vers la mort. Elle peut-être joyeuse, entrainante, tout comme elle peut-être lourde, pesante et sombre.
Quant aux lumières, elles sont tout d'abord peu présentes, faibles, semblable à celle d'un garage. Alors qu'a la fin, lorsque les deux vieux se rapproche de plus en plus de la mort, la lumière devient de plus en plus vive. La lumière, tout comme le rythme de la pièce, s'emballe. Elle est plus forte, presque éblouissante. Cela mime cette approche de la mort. Soudain, la lumière s'éteint, tout est fini, les deux vieux sont morts.
1. La Scénographie, un espace de solitude
On constate dans la mise en scène de Luc Bondy, qu'une évolution est mise en place tout au long de pièce. Nous commençons par un espace relativement vide. De hauts murs noirs entourent la scène, deux cordes de pendaisons sont suspendues au plafond, et des flaques d'eau sont rependues sur le sol. Autrement dit, nous avons devant les yeux une scénographie lugubre, angoissante, ayant presque une dimension apocalyptique. La signification de cette austérité est, qu'en réalité, l'espace scénique qui nous ai présenté, n'est autre que la métaphorisation d'une antichambre de la mort. Les murs noirs ne sont autre que l'enfermement, l'isolement, la solitude du couple, non seulement au sein de la société, mais au sein du couple. Les deux vieux, entretiennent une relation monotone, rabâchant les mêmes histoires encore et encore. C'est ainsi qu'ils décident d'organiser cette conférence, pour ne pas mourir dans une totale solitude et vivre encore "une aventure", de nouvelles relations sociales. Nous constatons notamment qu'une envie de départ, d'intrigue est refoulé, lorsque le vieux compose des petits bateaux en papier et les postent dans une flaque d'eau. Cette navigation est le symbole du désir de l'éloignement, du départ, et peut-être aussi du voyage vers la mort. Mais nous pouvons interpréter cela différemment. En effet le spectacle tourne autour des questions métaphysiques : d'où je viens et où je vais. La mort et la naissance sont toujours associé, et la mort est perçue comme un retour à l'état originel, le retour au commencement, aux sources. Ainsi, en faisant des petits bateaux, le vieux démontre cette régression, cette dégénérescence et presque cette décroissance.
En effet, nous parlons sans cesse de la mort qui occupe le plateau. Celle est évidemment présente au travers des deux cordes de pendaison flottant au dessus des têtes des deux personnages. Ceux-ci, loin d'en être effrayés, jouent avec les cordes et donc la mort. Le vieux passe sa tête dedans (ce qui annonce leur suicide futur), la vielle, elle, se balance comme sur une balançoire. On croirait assister à un tourbillon avec la mort, une sorte de danse macabre.
Nous avons précédemment énoncé le fait que, au fur et à mesure du déroulement de la pièce, une évolution scénographique est mise en place. Effectivement, alors qu'au début, le plateau est calme et serein, il finit par être envahit par une centaine de chaises vides, inlassablement vides. Au contraire de rendre l'espace encombré et étouffant, cela renforce l'aspect de solitude, de désert, d'abandon. Tous deux se complaisent dans leur délire commun et finiront par se suicider ensemble, ayant accomplie leur dernière volonté, celui d'être entouré. Ainsi, le spectacle finira sur une image sinistre et inquiétante, celle des corps inertes des deux vieux au milieu de toutes ces chaises inoccupées. Cette image renforce l'idée du recommencement puisque les vieux se retrouve dans une scène inondée d'eau, leurs carcasses gisantes, métaphorisant ainsi le fœtus dans le liquide amniotique. Cela renforce le fait que, tout comme nous ignorons d'où nous venons, nous ignorons où nous allons.
2. Les comédiens : une métamorphose
L'homme et la femme qui interprètent les deux vieux, contrairement aux personnages, n'ont pas plus de 90 ans. Les vieux sont en effet joué par des comédiens jeunes, costumés et maquillés afin de les vieillir considérablement. Mais loin d'être uniquement grimés en vieux, les deux comédiens se métamorphosent en vieux. Leurs démarches, leurs façons de parler, de se tenir reflètent intégralement une personne âgée, ce qui représente un travail très important et compliqué. Ainsi, nous pouvons interpréter ce choix comme purement concret, étant donné qu'une telle endurance et capacité physique chez de vielles personnes est difficile. Mais nous pouvons également expliquer cette préférence comme volontaire et empreinte de réflexion, ce qui est le cas, car déjà, dans les didascalies de Ionesco, ce choix était exprimé. En effet, même si la transformation est édifiante, on s'aperçoit que les comédiens sont en réalité plus jeunes que les rôles qu'ils interprètent. Cela signifie effectivement, que sous une vielle personne, se cache encore le cœur de personnes jeunes, des personnes qu'ils étaient autrefois. Cela montre que le passage, le chemin vers la vieillesse est très rapide et que les personnes n'ont pas le temps de se rendre compte et que seul le corps vieilli, qu'une part de jeunesse reste intacte au fond d'eux.
3. Les lumières et les sons
Dans la mise un scène, un travail sur les espaces et les sons est effectué, toujours en rapport avec la vieillesse et la progression de la mort. En effet, nous voyons par exemple que la lumière est à un moment donné, le symbole de la sonnette. Les deux vieux, devenus de plus en plus sourds, n'entendent pas la sonnerie. Une musique est également présente, de manière à les accompagner dans ce cheminement vers la mort. Elle peut-être joyeuse, entrainante, tout comme elle peut-être lourde, pesante et sombre.
Quant aux lumières, elles sont tout d'abord peu présentes, faibles, semblable à celle d'un garage. Alors qu'a la fin, lorsque les deux vieux se rapproche de plus en plus de la mort, la lumière devient de plus en plus vive. La lumière, tout comme le rythme de la pièce, s'emballe. Elle est plus forte, presque éblouissante. Cela mime cette approche de la mort. Soudain, la lumière s'éteint, tout est fini, les deux vieux sont morts.
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