lundi 30 mai 2011

Apport documentaire pour le sujet sur les costumes

En guise d'éléments de correction du sujet sur les costumes dans l'Acte inconnu, voici un entretien avec Renato Bianchi, le costumier du spectacle, et quelques images pour éclairer les allusions à ses sources iconographiques.

LES COSTUMES DE RENATO BIANCHI, Entretien

Propos recueillis par Marion ferry, 27 juillet 2007

Entretien paru dans Pièce démontée http://crdp.ac-paris.fr/piece-demontee/pdf/l-acte-inconnu_total.pdf


Renato Bianchi, Directeur des costumes à la Comédie-française, nous a reçus, de retour d’Avignon, dans son bureau atelier rempli d’étoffes merveilleuses et de précieux souliers. En 2006, lorsque L’Espace furieux entre au répertoire, Valère Novarina lui demande de créer les costumes, et le prévient d’emblée : « Vous voulez travailler avec moi ? Moi j’ai un problème avec les costumes… » « Moi aussi, j’ai un problème avec les costumes, ne vous inquiétez pas, moi aussi j’ai ce problème ! » lui répond Renato Bianchi.


Renato Bianchi – « Dans ma première expérience avec Valère, sur L’Espace Furieux, au Français (c’est là qu’on s’est connus, et appréciés), on avait traité les costumes en noir et blanc. On voulait que ça ne compte pas trop dans le décor, et que les personnages restent ce qu’il appelait ses « non-personnes ». alors s’est posé le problème pour L’Acte inconnu : en noir, en gris ? Lui était tenté d’aller vers du gris là aussi, vers ces costumes dits « siciliens », parce que sur L’Espace furieux on s’était montré mutuellement à peu près les mêmes bouquins sur l’Italie, la Sicile, les paysans siciliens, ça lui plaisait beaucoup. Mais vite je me suis aperçu que ça ne pouvait pas fonctionner. Comme je connaissais la Cour d’honneur pour y avoir travaillé avec le Français, je sais qu’il faut que les personnages, que les silhouettes existent bien : il me semblait que le gris ne serait pas porteur.


Pour L’Espace furieux, vous aviez un texte ; ici, la pièce était en train de s’écrire : sur quoi vous êtes-vous fondé pour créer vos costumes ?

Kasimir Malevich, Sportifs, 1932

Katharina Fritsch, Figures, 2000

R.B – Le seul support que j’aie eu, puisque le texte n’était pas encore écrit quand Valère m’a proposé de faire les costumes, c’était le dispositif scénique de Philippe Marioge. Quand je l’ai vu j’ai trouvé ça très beau et je me suis demandé : qu’est-ce que je vais mettre comme costumes là-dedans, qu’est-ce que je peux mettre ? C’est là que j’ai commencé à intervenir avec ces petits personnages que j’ai pris un peu partout, chez Malevitch, chez les constructivistes russes. J’ai assemblé, j’ai découpé, j’ai fait des montages, j’ai construit plein de petits bonshommes colorés mais à l’échelle, parce que je ne voulais pas le montrer en grand, je ne voulais pas que le détail apparaisse. Dans cet espace, je pensais plus à des sculptures, à des personnages posés dans l’espace, structurés, très rigoureux, colorés : pas réalistes du tout, aucun réalisme. J’ai invité Valère à venir les voir, et je lui posais la question : est-ce que ça te semble bien ? parce que je n’avais qu’une approche esthétique en fait, et je ne savais pas ce que l’histoire allait raconter. Il m’a dit ne t’inquiète pas, c’est même très bien que le costume ne raconte pas le personnage. On a essayé de former des espèces de couples, de se dire tel bonhomme irait bien avec tel autre, ou que ce pourrait être tel acteur, etc. Et ça s’est construit comme ça, par un choix peut-être arbitraire – mais Valère seul savait que ça pourrait fonctionner, puisque mon seul support était le dispositif. On a donc avancé ainsi, mais en expliquant à Valère que je souhaitais vraiment que ces personnages soient comme des statues. Je me suis aussi inspiré de la sculpture, notamment d’un sculpteur qui s’appelle Catarina Fritsch : j’aime ses personnages vides, ses « non personnages », ils sont posés dans une espèce d’espace vide ; ils sont finalement très réalistes, mais pas du tout figuratifs. Voilà, j’ai fait un patchwork de tout cela, que j’ai soumis à Valère. Il a été très enthousiaste, et le lendemain j’ai reçu une carte de lui : « Tes intuitions sont très bien. Continue dans tes intuitions.»


Donc, au départ, vous n’avez pas travaillé sur le corps des acteurs, puisque vous ne connaissiez pas même les personnages. Pourtant c’est étonnant à quel point leurs costumes leur conviennent, semblent inventés pour eux…


R.B – J’avais la distribution des acteurs, et dans les silhouettes que je proposais, on a mis un acteur dedans : ce grand personnage rouge, Valère a tout de suite dit que ce serait bien que ce soit Léopold, moi je ne le connaissais pas. J’ai vu les acteurs, je les ai photographiés, j’avais pris leurs mesures, mais je ne les connaissais pas, et je ne savais pas ce qu’ils feraient.


Et donc Valère « remplissait » les costumes !


R.B – Oui, voilà ! Il remplissait les costumes. Avec Valère, on a mis un nom sur chaque silhouette, un nom d’acteur. Valère me disait « ne t’inquiète pas, moi je me servirai de ton travail, peut-être même pour nommer les personnages ». C’est formidable ! Ce qui est extraordinaire, c’est que lorsque tout ça s’est confronté en scène, tout s’est vérifié juste, tout fonctionne : le couple Dominique Pinon - Manuel Lelièvre, les deux Chantres (Valère disait qu’il aimerait « deux petites Mireille Mathieu » !). On s’est beaucoup amusés. Ensuite, ce que je voulais vraiment garder, c’était le corps de l’acteur, je voulais l’utiliser tel qu’il était avec ses rondeurs, ses grosseurs… Je n’ai pas essayé de les avantager. Je voulais en adaptant les costumes sur leur corps, que ce soit une chose très rigoureuse, qui appartienne à leur corps. Je voulais qu’ils deviennent comme des petites sculptures, des petits personnages placés dans l’espace. Le dessein, la structure dans le costume étaient pour moi très importants, qu’il y ait ce maintien jusqu’au bout, que ce soit toujours impeccable. J’utilise des étoffes d’ameublement pour avoir cette tenue. Valère m’encourageait dans ce sens : il me disait « c’est comme mon texte, il est très rigoureux. Ça fonctionne avec mon texte. »


Dans les moindres détails ces costumes sont signifiants ; parlons de ces lignes par exemple qui barrent certains à des niveaux bien précis, très inattendus, des chaussures étranges ou en décalage, de ces longs gants rouges d’Agnès Sourdillon…


R.B – J’ai mis ces lignes justement pour casser s’il en restait le moindre réalisme dans ces costumes, qui après tout sont des costumes de maintenant : je les ai rendus bizarres, j’ai retrouvé une structure qui m’enlève le réalisme, la réalité de la chose. Les gants rouges fonctionnaient très bien. J’ai très vite vu quand Agnès est venue dans cet atelier qu’il ne fallait pas lui faire vraiment une robe, qu’il fallait garder sa conformation. Là, tout est parti du corps de l’actrice. Je lui ai fait un fourreau, et j’ai voulu lui donner un éclat sur les bras – d’où l’idée de ces gants écarlates, qui participent au jeu. Tout concorde, et Valère a très bien su tout utiliser. Les combinaisons, que portent Olivier Martin-Salvan, (Le Chanteur en Catastrophe, Le fantoche…) et Dominique Parent (Jean qui Corde, L’Illogicien, La Machine à Dire beaucoup…) sont inspirées de Malevitch, de ces petits personnages sans prétention posés dans l’espace. Je voulais des choses simples…


Simples, épurées, mais très sophistiquées.


R.B – Oui, c’est cela, une pureté de lignes et des traits qui brisent le réalisme, ou le reste de réalisme qu’il peut y avoir dans ces vêtements.


Avez-vous travaillé la couleur à partir du décor ?


R.B - Je ne l’ai pas travaillée forcément par rapport au décor, mais le décor m’a projeté vers la couleur, et aussi parce que dans la Cour d’honneur, il faut détacher les personnages ; mais après-coup, quand j’ai vu la peinture de Valère, sans avoir voulu le faire exprès, j’ai retrouvé des couleurs que j’avais utilisées… ça s’est trouvé comme ça, il y avait des correspondances entre la peinture de Valère et les couleurs des costumes : le jaune vert de Dominique Pinon, le rose un peu mauve de Manuel Lelièvre., il y a ça dans sa peinture. Inconsciemment tout cela s’est mêlé.


Et ce rouge éclatant du costume de Léopold Van Verschuer, le Déséquilibriste, « La parole portant une planche », qui ouvre le spectacle ?


R.B – Ce rouge pour moi est essentiel, dans ce dispositif, avec ce trait rouge qui traverse le décor : dans cet espace c’est pour moi l’équilibre du tout. C’est un rouge pur, alors que j’utilise pour les autres des étoffes tissées deux fils : un vert et un rouge pour Dominique Pinon, un rose et un bleu pour Emmanuel Lelièvre : la couleur change selon la lumière. Avec son costume rouge et sa haute stature, ces petits personnages que je voulais dans l’espace, il me les assoit. je l’ai même grandi encore pour lui donner une plus haute stature encore par rapport aux autres ; il m’a redonné un équilibre dans le tout.


Et quand avez-vous pu enfin entendre le texte et voir vos costumes entrer sur les personnages ?


R.B – À Bobigny, où on a répété trois fois avec les costumes avant de partir pour Avignon. Ça a été la surprise, puisque je n’avais pas le texte, je n’avais rien… Valère me l’a offert le jour de la première. Je l’ai découvert à Bobigny. Chaque personnage que j’habillais, Valère venait voir, et il était joyeux ; et les comédiens m’ont dit qu’ils l’avaient rarement vu joyeux : son problème avec les costumes...






dimanche 29 mai 2011

Matamore : le personnage de dessin-animé par excellence



En revenant du stage et après avoir vu le travail des Matamore, l’idée du personnage de dessin animé m’a encore plus percuté. En effet, Matamore me fait penser au personnage des cartoons, vivant dans « un monde fou, fou ». Ces personnages sont grotesques, extravertis et vantard.

« Cadédiou, ce coquin a marché dans mon ombre,
Il s’est fait tout vaillant d’avoir suivi mes pas
S’il avait du respect, j’en voudrais faire cas.
2coute, je suis bon, et ce serait dommage
De priver l’univers d’un homme de courage,
Demande-moi pardon, et quitte cet objet
Dont les perfections m’ont rendu sujet,
Tu connais ma valeur, éprouve ma clémence. »

Ils ont sans arrêt le dernier mot et veulent toujours plus. Matamore est exactement pareille que ces personnages. Matamore est une marionnette qui apparaît pour soulever les rires. Ce soldat fanfaron est même ridicule comme par exemple dans son allure et se vêtements (vêtements bariolé, épée, chapeau de taille exagérée…). Cela rappelle même le côté bouffon. Matamore est comme les personnages des Cartoons, ils font tous partis d’un univers burlesque. Le côté comique le pousse vers l’absurde, la démesure et l’exagération comme les personnages de Tex Avery.

« Dévoré tout à l’heure ardoises, et gouttières,
Faîtes, lattes, chevrons, montants, courbes, filières,
Entretoises, sommiers, colonnes, soliveaux,
Pannes, soles, appuis, jambages, traveteaux,
Portes, grilles, verrous, serrures, tuiles, pierre,
Plomb, fer, plâtre, ciment, peinture, marbre, verre,
Caves, puits, cours, perrons, salles, chambres, greniers,
Offices, cabinets, terrasses, escaliers (…). »



On peut dire qu’il se créer un monde imaginaire c’est-à-dire un univers aux situations parfois délirantes.

vendredi 27 mai 2011

Journal de bord : la DEAD LINE

Attention !
Le journal de bord doit être déposé par vos soins au plus tard le 9 juin à 12h pour envoi au jury.
Mais :
- il doit d'abord être relu et validé par mes soins (sachant que je ne serai pas au lycée après le 6 juin)
- il doit d'abord être visé par le Proviseur
Je vous propose donc de fixer la
DEAD LINE au lundi 6 juin dernier délai
Je l'imprimerai et le confierai à l'une d'entre vous.
J'attire votre attention sur la grande disparité de contributions : certaine(s) en affiche une dizaine, d'autres à peine 2.
Chaque rubrique doit être renseignée : trombinoscope (ils sont très bien, ceux déjà parus !), jdb (au moins 3 contributions), jdb creatif, analyse de spectacle (extraits de 3 analyses différentes)
J'ai réorganisé le blog (avec l'aide d'une collègue, Lucie Curdy : merci Lucie !) : le jury peut avoir une idée de votre contribution personnelle aux différentes rubriques en cliquant sur votre nom.
N'oubliez pas que le jdb reflète votre engagement dans le travail collectif.
Allez, les filles : dernière ligne droite, debout sur la pédale d'accélérateur !


jeudi 26 mai 2011

JDB-26/05

Nous avons commencé cette 30ème et avant-dernière séance par faire le point sur la précédente: il en est donc ressorti que nous n'avions pas été assez rigoureuses.

Peut-être avons-nous été si déconcentrées la fois dernière parce que c'était la première fois après le stage que nous nous replongions ensemble dans le spectacle. Quand nous étions à Poitiers, nous étions tout le temps baignées agréablement dans le théâtre, les choses semblaient aller d'elles-même et c'est peut-être pour cela que nous avons eu un peu de mal à être efficaces. A cause de tout cela je n'ai, pour ma part pas senti le plaisir que nous avions à porter notre projet, ce qui s'est ressenti.

Mais cette fois-ci, youpi, toutes en forme et motivées nous avons été plus efficaces que la fois dernière. Nous avons travaillé ensemble dans la bonne humeur au lieu d'être dissipées chacune de notre côté, surtout en marge du plateau. Nous étions reconcentrées, peut-être grâce au fait que nous avons travaillé exclusivement les passages Novarina. Ainsi nous avons pu nous concentrer sur un univers et éluder les contraintes techniques de transition qui (même s'il était nécessaire de s'en rendre compte) nous avaient fait gaspiller de l'énergie et pollué notre attention. J'ai retrouvé le plaisir d'investir le monde dynamique et ludique de Novarina et je crois avoir senti la même énergie de la part de toutes mes camarades. Je crois que c'était parfait de jouer cette partie de notre projet. Etant donné que c'était l'un de nos derniers cours et que je n'ai pour ma part aucune inquiétude quant au résultat notre pièce, ça n'a été que du plaisir de jouer ces parties où nous intervenons toutes et ensemble, nous en avons profité.

Quant à moi je me sens désormais très bien dans L'Acte Inconnu mais je me rends compte que j'ai une vision du théâtre de Novarina comme d'un théâtre de bonne humeur. Bien sûr, la personne que je suis au quotidien ne devrait pas intervenir sur scène mais pour jouer Cassandre par exemple je sens que j'ai besoin de trouver un état de disponibilité, voire de fragilité. De la même façon, pour Novarina je dois être dans un état de joie simple et naïve qui ne peut être uniquement fabriquée sur scène. Ors je ne m'inquiète pas, ce sentiment est le plus souvent produit par le simple plaisir de jouer (presque même au sens d'un jeu d'enfant, dans le cadre de Novarina). C'est aussi surement l'une des raisons de mes difficultés à passer de L'Acte Inconnu à Cassandre. Mais l'un des intérêts du théâtre est justement de chercher à surmonter ses difficultés et ses limites...

dimanche 22 mai 2011

samedi 21 mai 2011

SCOOP

Sonnez tambours, résonnez musettes !
Nous jouerons comme prévu au théâtre Roger Barat le lundi 6 juin.
Filage technique sur place : rdv à 12h30. Sur le plateau à 13 heures : filage jusque 16 h30.
La soirée démarre à 20h avec le travail des Ter fac.
La représentation de notre travail démarrera donc vers 21h45 : feu d'artifice !

vendredi 20 mai 2011

Liste des spectacles vus dans l'année

Les Chaises Ionesco/Bondy mer 6 oct 20h30 Nanterre

Pacifique* Martin-Gousset jeu 14 oct 19h30 L'/Louvrais

La servante Zerline* Broch/Beaunesne jeu 25 nov 19h30 L'/Louvrais

Klaxon, trompettes Fo/Prin mer 8 déc 20h30 Nanterre

Ithaque Strauss/martinelli mer 19 jan 20h30 Nanterre

Dealing with clair* Crimp/Maurice jeu 3 mars 19h30 Sartrouville

La maison de poupée Ibsen/Veronese jeu 31 mars 19h30 Sartrouville

La face cachée R Lepage ven 29 avril 21h Sartrouville

Fin de partida Beckett/Lupa merc 18 mai 20h30 Nanterre

* Rencontre avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation


jeudi 19 mai 2011

Journal de Bord du 19 mai

Cette séance a été intense et éprouvante. La première heure, nous avons fait un petit contre-rendu du journal de bord précédent puis nous nous sommes vite plonger dans l’univers de Clytemnestre (retour d’Agamemnon). Etant dans ce groupe, j’ai pu cerner tous mes problèmes et mes difficultés. Depuis le stage, mon angoisse est présente dans le travail des Clytemnestre. En effet, nous avons changé plein de choses et nous avons eu une autre approche du travail. Personnellement, j’ai du me replonger dans le texte. Mon interprétation de la pensée de Clytemnestre n’était pas bonne. Même si nous sommes en fin d’année et que cela peut paraître absurde de comprendre les paroles de Clytemnestre que maintenant, j’ai réussi à poser le texte et à me plonger dans ce personnage remplit de mystères. J’ai pu prendre de l’assurance sur scène ses paroles étaient mes paroles. Je faisais corps à corps avec elle. Il ne faut pas penser à soi-même mais penser aux paroles de Clytemnestre. C’est la solution pour que le texte sorte tout seul et éviter les trous. Cependant, d’autres problèmes sont présents. Tout d’abord, les « e » muets. Ce problème se pose pour nous toutes. La solution est de reprendre le texte, surligner les « e » muets et réapprendre. Comme le dit M. Dieudonné, c’est essentiel et cela peut nous pénaliser lors de l’épreuve du Bac. Ensuite, notre point de départ lors du travail sur les Clytemnestre était l’effet chœur. Nous devions être ensemble, penser ensemble et réagir ensemble. Je pense que ceci nous à bloquer dans notre travail. Nous ne savons pas quoi faire de notre corps. Il est sans arrêt statique (effet robot) et nous sommes tout le temps en groupe et collées les unes aux autres. Voyant que le chœur ne marchait pas, nous sommes en quelque sorte revenue au point de départ. Maintenant, nous devons nous émanciper les unes des autres, avoir notre propre parole et ne pas hésiter à s’avancer sur la scène, se décoller les une des autres… Même si les filles ont encore du mal dans cette nouvelle approche du travail, maintenant, je prends du plaisir à jouer Clytemnestre. En effet, je me sens plus libre, mes paroles se font mieux entendre et je pense que nous sommes mieux mise en valeur. Nous ne sommes pas tout à fait la même Clytemnestre. Chacune de nous, se fait une idée de sa propre Clytemnestre et c’est ça qui nous procure beaucoup de plaisir. Nous sommes complémentaires et chacune de nous est une facette de Clytemnestre. Notre dernier souci est le problème du regard. Nous avons du mal à poser notre regard. Il faut oser regarder le spectateur dans les yeux et lui adresser nos paroles. De plus, il faut se représenter Agamemnon arrivant au loin. Seule notre imagination peut le dessiner. Nous nous le représentons tous différemment mais il faut qu’il soit présent et cette lueur du plaisir et de la femme séductrice doit se lire dans nos yeux. De plus, le chemin que l’on trace grâce au drap doit nous aider dans cette voie. Le chemin doit se prolonger jusqu’au rideau. Notre regard doit être situé au même endroit et il ne faut pas le lâcher. Nous devons regarder Agamemnon d’une façon séductrice jusqu’au baissé de rideau.
Ensuite, nous avons fait un filage. Les choses n’étaient pas aussi parfaites qu’au stage. Nous n’y avait pas assez d’écoute, de concentration et d’énergie. Etant heureuse de notre prestation au stage, je pense que nous nous sommes un peu « reposer sur nos lauriers ». Les enchaînements n’allaient pas assez vite et nous avons eu des problèmes avec le drap (même si tout va se régler). Etant en période de révision, l’énergie n’est pas présente. Mais pour conclure ce journal de bord, je dirais qu’il ne faut pas se décourager. Il faut nous concentrer, écouter les conseils, encore innover, inventer et pour ce qui est de l’énergie, puiser dans nos ressources. Courage les filles car il y a encore du travail !






Anastasia

mercredi 18 mai 2011

Court extrait d'analyse de spectacle Fin de partida m/s Lupa m/s Lupa



Cercueil en verre, Catacombes de Palerme


Tout d’abord, il faut noter que l’espace du plateau a été volontairement réduit par le metteur en scène afin de rendre l’espace encore plus clos qu’il ne l’est déjà dans la pièce de Beckett. Un encadré rouge entoure cet espace, on pourrait penser qu’il s’agit d’une boîte dans laquelle les personnages sont enfermés, le rapport acteurs/spectateurs est ainsi coupé car il représente une limite ou une frontière notamment celle entre la théâtralité et la réalité. On peut aussi penser qu’il s’agit du miroir de la vie, ainsi il reflète tout le malheur qui a pu s’abattre sur l’homme au l’en demain de la Seconde Guerre Mondiale. Il ne faut pas oublier aussi que le rouge représente le sang, le sang qui s’écoule de Hamm représentant ainsi un « espace mort ». L’espace est plutôt sombre, les couleurs passent par le gris, le vert foncé, le blanc et le rouge ocre (rouille) ce qui nous fait penser à une usine, un entrepôt désaffecté ou une épave. La petite montagne de sable qui rentre pour envahir cet espace peut faire référence à une énorme tempête qu’il y a eu dans ce monde étrangement désertique.

Au tout début de la pièce, Hamm crée une vision d’horreur pour le spectateur dans son « lit funèbre », Nagg et Nell sont « rangés » dans des cercueils en verre (voir photos 2 et 3), dans des espèces de tiroir (de morgue) que Clov sort et rentre à sa guise, cela crée un effet d’étouffement, c’est quelque chose d’oppressant pour le spectateur. De plus Nagg et Nell sont nus « comme des verres » ce qui renforce le côté funèbre. Dans la mise en scène de Lupa, Clov est une femme ce qui change complètement les rapports entre Hamm et Clov dans la pièce de Beckett. Il n’y a plus de relation maître/valet mais une relation de couple qui reflète le couple Nagg et Nell et ajoute une touche de modernité à la pièce. Ils sont aussi beaucoup plus complices et ne se privent pas de faire souffrir un maximum Nagg et Nell car « Rien n’est plus drôle que le malheur ». Dans la mise en scène de Lupa on voit bien toute la dimension cruelle qui cherche à enfoncer l’autre le plus possible (référence au clou et au hammer = marteau)

La musique intervient lors des « petites histoires », c’est une musique de nostalgie puisqu’elle intervient lorsque les personnages évoquent des souvenirs ou racontent leurs rêves ou des histoires, c'est-à-dire les seuls moments où les personnages ont été heureux. Leur coupure nette signale la dure réalité de la vie.

dimanche 15 mai 2011

Matamore









Grâce au stage théâtre, nous avons pu voir "les Matamore" et pleins d'images me sont venues en tête concernant ce personnage. Notamment un personnage fictif de jeu vidéo

de la série Tekken
de Namco, qui apparait aussi dans la série SoulCalibur : Yoshimitsu.




Ce personnage est fasciant dans le sens où il se transforme à chaque épisode, sa gestuelle est très expressive, il a un accent espagnol et pousse des cris humoristiques lors des combats ( tout comme Matamore, Yoshumitsu est un guerrier). Une éventuelle ressemblance entre Yoshumitsu et Matamore semble alors impossible, cependant en lisant l'Illusion Comique, Matamore était selon moi un personnage clownesque qui vit dans son monde qui est berné d'illusions, ce qui le rend grotesque étant donné qu'il n'est pas dans la même "dimension" que les autres personnages. La scène 9, de l'Acte III souligne le fait que Matamore est un personnage boulversé sans doute par la métathéâtralité de la pièce et que c'est pour cela que Clindor lui ouvre les yeux sur sur le "monde réel".





vendredi 13 mai 2011

jeudi 12 mai 2011

Séance du 12/05/11 : enregistrement Alcandre






Cet article complète le journal de bord du 12/05/11

L'enregistrement d'Alcandre est, si on peut dire, la dernière étape de notre projet. Le discours d'Alcandre est un éloge du théâtre et nous avons décidé de le projeter en voix off pendant que nous désinstallons le plateau. C'est le dernier message que nous délivrons aux spectateurs, il sert de conclusion et reflète la fin d'un long travail.

JDB DU 12 MAI 2011

Première séance après notre stage de théâtre intensif de quatre jours à Poitiers. Nous étions toutes surexcitées à l’idée de retourner au travail ! C’est vrai que suite à ce stage nous avons toutes retrouvées ce plaisir et ce désir de jouer. Personnellement, je ne dis pas que j’étais moins motivée mais c’est vrai qu’à cette époque de l’année nous sommes débordées, et quelque fois notre plaisir de jouer n’était pas au plus haut parce que notre travail nous semblait rester au point « mort ». Ce stage m’a ouvert les yeux sur le fait que notre travail était aboutit, en effet j’étais assez inquiète sur la forme finale de notre présentation, et ce cours que j’appellerai « d’après stage » a été comme je le pensais. Nous étions toutes aussi énergiques les unes que les autres et non seulement parce que nous devions travailler mais parce que nous avions retrouvé l’envie de jouer. Personnellement le stage m’a aussi ouvert les yeux sur le fait que j’étais pas totalement à l’endroit de jeu requis dans ma scène de Clytemnestre, après le meurtre. En effet, depuis le début j’ai vraiment du mal à comprendre les consignes et comprendre ce que l’on me demande, car c’est très compliqué pour moi de dire ce texte si riche de la manière la plus simple possible.
Ceci-dit, avant d’approfondir mon propre travail je vais faire une petite synthèse de ces trois heures. La première heure nous avons fait un petit débriefing sur le stage, notre comédien Marc et notre professeur ont notamment insister sur l’idée que notre travail n’était pas aboutit au départ du stage. En effet, nous étions très mélancoliques à l’idée de repartir de ce stage et de penser que d’ici quelques semaines notre travail sera présenté et que ce sera la fin, pour plusieurs d’entre nous d’un enseignement théâtral. Cependant ils ont tous deux bien insister en nous disant que tout n’était pas encore fini, et surtout notre travail: certes il est principalement fini mais il reste encore des scènes à améliorer et approfondir encore un peu. L’idée qui est principalement ressortie de ce débriefing est que nous devons inventer toujours et encore nos propositions, notre travail est sans cesse à renouveler. En effet il ne faut pas conclure notre travail au stage mais il faut le nourrir encore et encore d’idées.
Les deux heures suivantes j’étais particulièrement occupée puisque j’étais sur le plateau pendant ces deux heures. Ce qui me permet de crée ce journal de bord en ayant ma propre expérience sur le plateau et donc de prendre une certaine distance avec mon travail. En réalité la première heure fut assez simple: nous avons pris cette heure pour enregistrer le texte d’Alcandre sur l’éloge du théâtre, dans l’Illusion Comique. Nous avions déjà enregistré un extrait pendant le stage mais nous voulions le modifier afin qu’il soit plus audible et plus clair. Ce qui a été le plus difficile pour celles qui disent ce texte c’était de réussir à se faire entendre par un enregistrement. De plus, étant l’éloge du théâtre ce texte doit être dit avec beaucoup de gaité et de joie : c’est en quelque sorte l’apogée de notre travail et de notre année. Finalement au bout de cette heure nous avons réussi à enregistrer le texte d’Alcandre comme nous le voulions.
La dernière heure a été consacré aux Clytemnestre après le meurtre. Donc à l’une de mes scènes. Cette scène est pour moi encore très difficile car je n’arrive pas à être a la « hauteur » de ce que l’on me demande. En réalité j’ai du mal a rentrer en contact avec mes trois autres camarades, à les écouter attentivement. C’est ce qui fait que je suis en « décalage » et pas au même niveau de jeu qu’elles. Pourtant lorsque nous sommes sur le plateau je vis et j’écoute le texte, mais j’ai l’impression que le fait de ne pas pouvoir s’exprimer par le corps m’empêche d’être là ou je devrais être. En effet, depuis le début nous travaillons cette scène le plus simplement possible: il suffit de dire notre texte très lentement. Cependant de dire son texte simplement et sans exprimer corporellement une émotion m’est très difficile. Je ne me sens pas à l’aise bien que cette exercice soit très enrichissant pour moi puisqu’il me permet de travailler un jeu différent de celui que j’aurai pu faire ou imaginer. Il est également enrichissant dans le sens où lorsque j’exécute mon travail je sens et je comprends ce que je dis, j’ai l’impression de vivre les choses au présent. Mais mon problème est de faire passer ces sentiments aux spectateurs sans pour au tant en faire tout un jeu corporelle. Je pense que j’ai besoin de travailler davantage sur le texte, de le dire et de le redire à mon entourage en essayant de leur transmettre de la manière la plus simple possible tout en essayent d’apporter une touche de sentiments.

JDB - 12 MAI 2011

Aujourd’hui, nous sommes le 12 Mai 2011. Durant le première heure de notre séance, nous avons pris le temps de discuter de notre stage théâtre, de nos impressions vis-à-vis du retour à la réalité et de notre sentiment quand à l’avancée du travail. L’impression générale est que nous avons fait un pas énorme durant ces trois jours, qui nous ont permis de finaliser notre projet, de se rendre compte de ce qui fonctionnait ou non, de creuser nos propositions. Marc nous a tout de même mis en garde de ne pas se reposer sur ses lauriers, de toujours être en recherche et de ne pas penser le travail comme terminé (ce qui n’est pas le cas). Il faut que nous soyons toujours en proposition, toujours en création, afin de renouveler et d’inventer chaque fois de nouvelles choses.

La suite de la séance à été consacrée à l’enregistrement des voix d’Alcandre et de son éloge du théâtre. Celui-ci avait déjà été travaillé lors du stage, mais il demandait encore quelques améliorations. Je ne fais moi-même pas partie des élèves qui occupent cette partition et je ne peux pas donner mon sentiment personnel quand à ce travail. Néanmoins l’impression que celui-ci m’a donné est la difficulté d'adresser le texte, sans le jouer sur le plateau. En effet, les élèves avaient du mal à adresser concrètement le texte et à ne pas tomber dans une récitation ou une lecture. Aussi, ce travail demande un grand effort de concentration car il faut être vigilant à la fluidité de la parole, qui est celle d’une seule voix. Ainsi, il faut que, une fois notre partition terminée, celle-ci laisse la place à la suivante, sans marquer de rupture. Il faut trouver une unisson, une union, que la parole forme un chœur, un tout, mais en gardant la multiplicité des voix. Il est donc difficile d’appréhender la parole de la personne suivante. Une autre difficulté est aussi celle de rendre intelligible le texte.Mais le plus dure est sans nul doute d’adresser le texte et d’assurer la continuité de celui-ci.

La dernière partie du cours fut consacrée à l’épisode de l’eccyclème, qui a été l’objet de modifications durant le stage. Des éléments ont été rajoutés, ce qui demande un travail tout nouveau sur cette partition. Je ne fais pas partie de cet épisode, mais je pense que la difficulté des élèves qui le jouent a été de trouver un équilibre entre leurs différents jeux. Chacune devait ramener le texte à soi et le rendre plus simple, renouveler celui-ci afin de recréer avec les éléments nouveaux.
Cette séance nous a permis de retravailler et d’améliorer des parties de notre projet qui étaient à revoir afin de préparer le filage de la semaine suivante.

mercredi 11 mai 2011

Mise à jour du jdb

Je viens de consulter le planning du début d'année : le jdb du 28 avril (semaine précédent le départ au stage) est toujours en souffrance et ce sont Clémence et Charlène qui doivent s'en charger d'urgence. C'est déjà loin et ce le sera plus encore les jours passants...
N'oubliez pas non plus de publier un jdb du stage en synthétisant ce que vous y avez appris/compris d'essentiel : Alice au moins doit s'en charger, mais vu ce que vous avez dit chacune au débriefing de samedi, plus d'une a de belles et justes choses à dire...

lundi 9 mai 2011

Atterrissage

Je ne sais pas vous, mais moi j'ai eu un peu de mal à atterrir ce dimanche : un peu flottant, le garçon, désoeuvré et spectral.
Mais bon, ça va déjà mieux : je suis de nouveau tendu sur la suite... et la suite, c'est jeudi !
Merci à toutes de ne pas oublier le matériel nécessaire au travail : les tissus, bâche, combinaisons, bouteilles de peinture, microphone, ordinateur et tutti quanti
Je veux bien aussi que Nataly apporte un CD avec les photos prises lors du stage.
N'oubliez pas non plus votre énergie et votre envie de porter jusqu'au bout ce beau travail.

vendredi 6 mai 2011

Conduite technique


Ouverture de la représentation.


- Cynthia et Nataly se chargent de retirer le costume des émissaires.

- Les bassines sont apportées côté jardin par Camille, Clémence (peinture rouge et verte), Elodie et Alice. Du côté cour par Charlène, Assia (peinture bleu et marron) et Morgane.

-Les toiles noires et blanches ainsi que la bâche sont apportés par Jane, Agnès, Margot et Anastasia.

- Le dépliage de la toile blanche est effectué par Anastasia, Agnès, Margot et Jane.

- Les rouleaux de gaffe sont apportés par Amanda (côté cour en bas), Marine (côté jardin en bas)

- Amanda (côté cour en bas), Nataly (côté jardin en haut), Marine (côté jardin en bas) et Assia (côté cour en haut) gaffent la toile blanche.

La carte du retour.

- Les morceaux de gaffe de la toile blanche sont retirés par Agnès (côté cour en bas), Marine (côté jardin en bas)

- Le lever et l'accrochage de la toile blanche est effectué par Alice, Marine, Nataly,Valentine

- Le décrochage de la toile blanche est effectué par Camille, Valentine, Anastasia et Margot.

- Les drapés rouges des premières Clytemnestres sont ramassés par Alice.

- Camille et Valentine tiennent la toile blanche au niveau des têtes des premières Clytemnestres.

La vision des Cassandres.

- Le dépliage de la toile noire est effectué par Laurine, Nataly, Agnès et Charlène.

- La toile noire est gaffée par Cynthia (côté cour en haut), Marine (côté cour en bas), Morgane (côté jardin en haut) et Clémence (côté jardin en bas)

- Les morceaux de gaffe de la toile noire sont retirés par Assia (côté cour en haut), Laurine (côté cour en bas), Alice (côté jardin en bas) et Marine (côté jardin en haut)

- La toile noire est levée et accrochée par Anastasia, Valentine, Alice et Charlène.

- La toile noire est décrochée par Marine, Clémence, Amanda et Agnès.

Massacres.

- La bâche est dépliée par Margot, Anastasia, Amanda, Valentine et Charlène.

- La bâche est gaffée par Laurine (côté cour en haut), Valentine (côté cour en bas), Nataly (côté jardin en haut) et Cynthia (côté jardin en bas)

- Clémence et Cynthia dégaffe et regaffe la bâche lors du passage du Matamore Elodie.

- Les morceaux de gaffe de la bâche sont retirés par Clémence (côté jardin en bas), Nataly (côté jardin en haut), Alice (? (côté cour en bas) et Jane (côté cour en haut)

- La bâche est enroulée et accrochée par Charlène, Cynthia, Anastasia et Valentine.

Fin de la représentation.

- Camille, Clémence, Elodie, Amanda, Nataly, Assia et Alice ramènent les bassines.

- La bâche est décrochée et ramenée par Margot(?) , Nataly, Agnès(?), Valentine et Cynthia.

-Les toiles noires et blanches (sac poubelle) sont ramenés par Morgane, Marine et Jane. (?)

- Les gaffes sont ramenés par Laurine.

jeudi 5 mai 2011

JDB stage / Nataly

Que dire de ce stage? En réalité tout n’est que bonheur et jouissance. Depuis l’an dernier où nous savions que nous allions faire un stage de quatre jours dans la campagne nous attendions ce moment avec la plus grande impatience du monde. Toutes, au tant que nous sommes, attendions ce moment avec ferveur. Beaucoup de choses ont changé pendant ce stage. Au départ, j’avais peur de notre travail, je ne voyais pas le bout arrivé, je me disais « mais nous n’allons jamais finir avant le bac » j’étais très anxieuse et j’avais peur qu’on n’y arrive pas. Paradoxalement j’avais beaucoup plus d’inquiétudes pour Novarina que pour Eschylle, au final du stage tout ceci s’est inversé. En effet, au cours du stage nous nous sommes rendues compte, que d’une part notre travail était presque fini, qu’il avait un fond et une forme; et d’autre part ce n’était pas Novarina qui nous posait le plus de problème mais plutôt Agamemnon. Ce stage a été pour moi un grand soulagement, j’ étais dans un univers idyllique presque, je me sentais à mon aise. Pendant les trois jours de travail intensif j’ai découvert que mon jeu dans l’Acte Inconnu devenait de plus en plus intéressant, pour moi, et concret. Je me sentais dans mon élément, je prenais du plaisir à jouer. Alors qu’avant je me sentais mal à l’aise avec ce texte incongru et insignifiant. Mais pour moi, je pense que c’est justement ce texte étrange qui m’a permis de me lâcher comme je le fais sur scène. Ce texte étant très spécial, le sens importe peu en réalité. Ce qui importe c’est la diction, l’acteur et la parole: ce qui compte c’est de venir clamer son texte devant des spectateurs, de croire à ce que nous disons et de le faire croire au spectateurs. Cela semble très simple, mais en réalité nous avons mis plusieurs mois à comprendre comment jouer, comment interprété Novarina. Ce stage a été pour moi un coup de massue lorsque je me suis rendue compte que j’étais pas à l’endroit où l’on me demandait dans ma scène de Clytemnestre après le meurtre. J’ai le regret, que pendant ce stage, je n’ai pas pu travailler davantage mon texte et mon jeu sur ce personnage-ci. Je ne pensais pas qu’en rentrant du stage j’allais être aussi « nue » devant ce personnage, j’ai déjà acquis un grand nombre de choses durant l’année et durant mon travail sur ce personnage mais il me reste encore à l’approfondir, ce que je compte bien faire jusqu’à la fin. Je sais que je suis capable d’y arriver et c’est en quelque sorte un moyen pour moi de me booster et de me motiver à toujours faire mieux. Mais ce stage n’a pas été qu’un stage de travail où nous travaillons sans cesse, au contraire ce stage nous a permis de nous rencontrés, de nous connaître encore et davantage. C’était une expérience tellement enrichissante qu’elle restera pour longtemps dans nos mémoires. Durant ces quatre jours, nous nous sommes vus jour et nuit avec professeurs et comédien. Nous avons partagés tellement de moments que c’Est-ce qui a fait de nous un vrai groupe. Je pense même que nous avons atteint une certaine majorité et maturité qui nous permet de nous sentir comme dans une famille, pour ainsi dire nous nous sommes sentis bien. C’était comme si nous étions amis depuis toujours et que nous faisions ce qui nous plait le plus: jouer du théâtre. Cet échange entre nous, nous rend plus fort, plus vrai et plus ouvert. Ce stage m’a permis de me rendre compte de qui j’étais, du rapport que j’ai avec le théâtre et du rapport que j’entretiens avec mes camarades, qui sont au final comme des sœurs pour moi. Mais ce stage m’a aussi ouvert les yeux sur ce que l’être humain est et sur ce qu’il peut vire: ce stage m’a aider à me rendre compte qu’il faut profiter de la vie tant que nous le pouvons. Je crois que je ne rendrais jamais assez compte de la chance que j’ai eue en étant admise dans cette option dite « lourde » de théâtre: c’est une option incomparable avec les autres. Elle nous permet de connaître et d’apprendre des choses incroyables. Ce stage a été une vrai expérience non seulement dans le domaine du travail collectif mais aussi dans le domaine humain.
Ce stage nous a toutes grandis et rapprochés, nous avons pris conscience de ce qu’étais réellement le théâtre et de ce qu’il pouvait nous apporter. Je souhaite que cette expérience soit vécu par un grand nombre de personnes, car c’est une aventure tellement riche qu’elle nous fait prendre conscience de nous même. Avant ce stage je pensais connaître beaucoup sur le théâtre, notamment sur le jeu du théâtre, mais en réalité je suis loin de tout connaître; et c’est pendant ce stage que j’ai réalisé à quel point le théâtre m’est bénéfique et utile dans ma vie.

mercredi 4 mai 2011

Journal de bord du 4 au 7 mai (Stage)

Nous sommes parti du 4 au 7 mai au fin fond du Poitou, coupés de tout si ce n'est de la nature et bien évidement du théâtre.

En ce qui concerne le déroulement du séjour, le travail a été réparti entre le travail de plateau, du texte (italiennes ou travail de diction), et le travail personnel tel que de nouvelles contributions au journal de bord créatif, par exemple. Nous étions donc finalement relativement autonomes et le fait d'avoir tout ce temps devant nous a été particulièrement enrichissent pour chacune je pense, car cela nous a considérablement fait avancer sur le travail.

Le fait de tous nous retrouver dans cet espace éloignés de tout et d'être plongés en continu dans le théâtre nous a poussé à nous dépasser, à aller plus loin que lorsque nous sommes en cours. Nous n'étions pas sans arrêt interrompus par des parasites comme la sonnerie du lycée. Quand nous sommes au lycée, lorsque nous sortons de cours nous changeons totalement d'univers, là-bas nous restions constamment dans cette ambiance du théâtre. Cela a eu pour ma part comme effet de me permettre de continuer de penser à ce que je venais de jouer, ainsi je prenais de la distance avec ce que je venais de faire et trouvais où est-ce que je bloquais parfois, voyais ce que je devais encore travailler.

Nous nous sommes aperçus que certains passages du travail que nous pensions aboutis, tel que Novarina, ne l'étaient finalement pas. En le rejouant entièrement nous nous sommes rendus compte que nous répétions trop, sans penser, ce que nous avions fait depuis le début de l'année. Cependant, étant donné que nous avions avancé dans le travail depuis, certains passages n'avaient plus réellement de sens au stade où nous étions arrivés dans le travail de l'Acte Inconnu. Je pense que, particulièrement dans l'Acte Inconnu, il ne faut pas jouer machinalement ce que nous avons pour habitude de jouer, mais également pour les deux autres pièces, ile ne faut pas s'enfoncer dans une mise en scène toujours similaire, répéter les mêmes mouvements à chaque fois, car ce procédé est peut être d'apparence rassurant, mais il limite énormément le jeu et nous bloque finalement. Nous pouvons toujours réinventer, recréer, être plus sincère.

Nous avons pour la première fois lors de ce stage joué les trois pièces ensemble d'un trait. Nous avons évidement rencontré des difficultés, néanmoins cela nous a rassuré de nous rendre compte que nous en étions capable et que ce n'était pas aussi "fouilli" que ce nous imaginions auparavant. La principale difficulté que j'ai rencontré lors de ce filage a été de passer d'une pièce à une autre. Lorsque nous sommes pris dans l'énergie, la drôlerie de l'Acte Inconnu, il est difficile en très peu de temps de se déplacer vers Agamemnon. J'ai été surprise la première fois que nous l'avons fait car tout se déroule finalement très vite, il faut conserver toute son énergie sans relâche afin de parvenir à faire toutes ses transitions. L'autre difficulté que j'ai ressenti a été de mêler jeu, peinture, et tout ce qui est d'ordre "technique". Encore une fois cela demande d'être concentré et à l'écoute les unes des autres. Au final, lors de ces filages, nous nous sommes rendues compte de l'énergie que l'on pouvait donner ensemble dans cette pièce, et avions d'autant plus envie de la montrer.

Ce stage de théâtre à été un passage essentiel dans le travail. Nous avons beaucoup avancé dans le travail certes, mais pas seulement. Ce stage nous a toutes rapproché les unes des autres, nous en sommes ressorties plus unies. Cela est essentiel pour un groupe de théâtre, car nous sommes désormais parfaitement à l'aise entre nous. Nous cherchons à nous soutenir, et de ce fait sommes plus à l'écoute. Je crois que cela est primordial pour jouer une pièce, et que c'est à partir de ce lien que peut se construire tout le travail solidement. Ces quatre jours nous ont énormément apporté pour le travail, mais cela a surtout été une expérience inoubliable qui nous a tous beaucoup apporté humainement.

mardi 3 mai 2011

Stage : Le programme de travail sur le journal de bord

Petit point sur le travail à réaliser en atelier autonome pendant le stage - quand vous ne serez pas sur le plateau ou dans un autre atelier.
1) Relire et mettre au point ses messages déjà publiés : faire le tri si nécessaire, corriger les fautes d'orthographe, tenir compte des commentaires pour améliorer son message
2) Se mettre à jour du jdb : vérifier qu'on est bien à jour de ses journaux de bord de séance et ne pas hésiter à ajouter un commentaire personnel aux divers jdb publiés par les autres - s'il s'impose et qu'il est intéressant !
3) Se mettre à jour du jdb créatif : vérifier qu'on a bien publié au moins une contribution au jdb créatif, sinon la réaliser. Lire ceux des autres pour en prendre connaissance quand ce n'est pas déjà fait
4) Publier sa contribution au trombinoscope : se présenter (photo personnelle où vous êtes reconnaissable + portrait de sa personnalité, de son rapport au théâtre), présenter sa partition personnelle (rappeler les rôles qu'on tient dans le travail collectif dans l'ordre d'apparition, les caractériser éventuellement - caractériser le travail spécifique que cela a exigé), présenter ce que l'on estime être sa contribution personnelle au travail collectif et/ou ce qui a particulièrement retenu votre intérêt dans le travail collectif (ne pas trop en dire : tendre des perches au jury).
5) Travailler à la conception à la réalisation d'une affiche et/ou d'un programme pour la présentation de travail au théâtre Roger Barat, le lundi 6 juin à 20h.

lundi 2 mai 2011

Novarina dans les Zoreilles !

France Culture (la seule radio écoutable dans le PAF !) a proposé récemment un cycle d'émissions consacrées à Novarina.
Elle met en ligne plusieurs documents très intéressants et podcastables :
Deux textes de Novarina dits par l'immense André Marcon Le discours aux animaux (http://www.franceculture.com/emission-fictions-theatre-et-cie-le-discours-aux-animaux-de-valere-novarina-le-discours-aux-animaux-) et le Monologue d'Adramelech (http://www.franceculture.com/emission-fictions-theatre-et-cie-le-monologue-d-adramelech-de-valere-novarina-2011-01-30.html)
Une conférence du metteur en scène Jacques Nichet sur L'Acte inconnu intitulée "Le Théâtre n'existe pas" (http://www.franceculture.com/emission-l-eloge-du-savoir-le-theatre-n-existe-pas-l-acte-inconnu-valere-novarina-2011-01-07.html)
Vous pouvez les télécharger sur votre iPod ou sur votre téléphone et les écouter en boucle pendant des heures !